Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Traumatisés, les enfants auront besoin de temps pour oublier

 Ne surtout pas négliger le traumatisme engendré par la tornade chez les enfants.

Nous avons donné à de nombreuses reprises la parole aux adultes. Mais nous ne devons pas oublier les enfants. Sans toujours vraiment comprendre l'ampleur des dégâts, eux aussi ont eu peur. Très peur même, parfois davantage que leurs parents. En état de choc, certains ont été pris en charge par des psychologues.

Assise sur son vélo, Dorinda, jolie petite fille de six ans aux longs cheveux blonds, fait le tour de son immeuble. Son papa n'est pas loin, il veille sur elle. Depuis dimanche, la petite fille n'est pas rassurée. Quand la tornade est passée à Hautmont, elle était avec ses parents, à leur domicile, au coeur de la cité Exotique. Soit en plein dans l'axe de la tornade.

Des larmes et des cauchemars

Quand on lui demande ce qui s'est passé ce soir-là, Dorinda cache son visage dans ses bras et se mure dans un long silence. « Elle est traumatisée, témoigne son papa. Dès qu'il pleut ou qu'il y a un peu de vent, la petite se met à pleurer. Je suis son père, et pourtant je ne l'ai jamais vue dans cet état. Depuis la tornade, elle dort très mal, elle fait des cauchemars. Tout à l'heure, il s'est mis à pleuvoir, et elle est tout de suite allée fermer la fenêtre. Elle m'a dit qu'il y avait trop de pluie qui rentrait dans la maison. Comme quoi, elle a eu vraiment peur. »Bien qu'elle n'ait que six ans, Dorinda a compris qu'il s'était passé quelque chose de grave cette nuit du 3 au 4 août. « Le lendemain, explique son papa, elle est venue me voir et elle m'a dit : "il y a des morts. C'est malheureux pour les gens ce qui arrive". » Une lucidité qui étonne et inquiète ses parents. « On voit qu'elle ne va pas bien. » Pour l'instant, Dorinda n'est pas allée voir l'un des psychologues qui sillonnent les rues sinistrés à la rencontre de la population. Mais si « la petite » continue à pleurer, ses parents n'excluent pas d'aller consulter. « Elle ne peut pas rester comme ça. On n'aime pas la voir pleurer. » Emmener son enfant voir un psychologue, pour parler et mettre des mots sur des maux, c'est ce qu'a fait la maman de Sofiane, neuf ans. « Très choqué », le petit garçon était inhabituellement agité. « Il était dans un état d'excitation », selon les bénévoles de l'association Quartiers sans frontières, qui ont conduit le petit à la cellule d'aide psychologique. Là-bas, le petit garçon a décrit ce qu'il a ressenti la nuit de la tornade, dit ce qui l'avait effrayé et ce dont il a peur aujourd'hui. Parler avec un spécialiste a permis d'atténuer un peu ses angoisses. Depuis, Sofiane est plus calme. Même si, comme pour tous les enfants, il lui faudra du temps pour oublier. Oublier, et ne plus avoir peur quand le vent se met à souffler et que le ciel gronde.



18/08/2008
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