Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Solidaires, dans la tempête et après

Celui-ci se précipite chez son voisin pour le tirer des décombres. Ici, cette chaîne de solidarité pour déblayer la maison de Martine et Rosario. Ces couvertures et vêtements qui affluent en mairie d'Hautmont ou cette commerçante qui offre une centaine de repas. On n'enjolive pas l'histoire : la solidarité spontanée a existé, dès hier

Véronique, Raymond, Enzo, Marc, Patrick, Toni, Vincent, Fred. Ils sont les maillons de la chaîne de solidarité qui s'organise sur le tas de pierres qu'est devenue la croquignolette maison de Martine et Rosario. Il est 19 h en ce lendemain d'apocalypse dans la désormais tristement célèbre rue du Vélodrome, à Hautmont. Le ciel est si bleu qu'il semble narguer ceux qui ont tout perdu à cause de ses caprices un peu moins de vingt-quatre heures plus tôt.

Chez Martine, on tente de récupérer ce qui peut l'être. «  Vous voulez un canapé ? », plaisante-t-elle malgré ses yeux rougis.

Avec son mari, ils sont rentrés expressément de Bordeaux où ils étaient en vacances. «  Heureusement que la famille et les amis étaient là ! » Sur le pont depuis la veille au soir.

Comme chez les voisins, les Hianne et les Lalami. Joé Jenlain n'a pas dormi. Il a garé sa voiture où il a pu alors que les pompiers n'étaient pas encore arrivés. Juste après la tornade. Sous la pluie, avec les voisins, à hurler à la recherche des potentiels ensevelis.

«  Ensuite, on a guidé les secours où il fallait », déclare sobrement Joé Jenlain. Puis il a réconforté sa belle-soeur. Écouté.

Avant de retrousser ses manches. Hier soir, il n'avait toujours pas dormi. Simplement avait-il croqué dans un «  casse-dalle ».

Même pas le temps d'être surpris. Alors que nous, nous étions stupéfaits de ce qu'on nous racontait : «  Vous voyez cette voiture ? Elle était garée sur le parking derrière. » Situé à une cinquantaine de mètres au moins. La voiture avait volé.

Quant à cet homme de Boussières-sur-Sambre, éploré... il débarrasse aussi son chez lui. La veille, nuit tragique, il a sauvé sa fille de parpaings qui lui étaient tombés sur le dos. Dans un même élan, il se précipitait chez son voisin, enseveli. Un élan de solidarité. •



05/08/2008
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