Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Solidaire de Boussières, Saint-Benin plonge dans son passé

 Le bas du village de Saint-Benin a été dévasté par la tornade de 1967 et 18habitations ont été détruites.

 Saint-Benin vient d'allouer une aide de 2 000 euros à Boussières-sur-Sambre, petite commune sinistrée par la tornade qui a touché la région d'Hautmont dans la nuit du 3 au 4 août. Pour Saint-Benin, la situation a des airs de déjà-vu. Il y a quarante et un ans, le même phénomène dévastait Le Pommereuil. Et s'abattait sur Saint-Benin... Mais ça, on le sait moins.

Maisons éventrées, arbres étêtés, gens désemparés... Hautmont, bien sûr. Mais aussi Boussières-sur-Sambre. On y pense moins, forcément. Avec ses 500 habitants, Boussières est restée dans l'ombre d'Hautmont.

Saint-Benin, petite commune du Catésis, ne pouvait oublier Boussières. Le conseil municipal a décidé d'allouer 2 000 euros à ces oubliés de la tornade.

Par solidarité. Par empathie aussi. Car ici, les images de Hautmont ont réveillé de forts mauvais souvenirs. En 1967, une tornade similaire s'abattait sur la région, rasant Le Pommereuil et touchant Saint-Benin... La petite. «  Quand on a vu les images de Hautmont, on a tout de suite pensé à Boussières », explique, émue, Véronique Nicaise, maire de Saint-Benin. «  Les anciens du village se mettent à leur place : eux ont déjà vécu ça. En 1967 la tornade du Pommereuil était passée par Saint-Benin, dévastant le bas du village et détruisant 18 habitations. Des Béninois ont tout perdu. Certains ont dû tout quitter. » C'est le cas de la famille de Jean-Félix Macarez, l'actuel maire de Bazuel. Âgé de 17 ans à l'époque, il en garde un souvenir précis. «  C'est très marquant... Les images de Hautmont ont remué le passé. Il avait fait très lourd ce jour-là. C'était pénible. Vers 21 heures, le ciel a pris des teintes rouges, jaunâtres... Inquiétant. Le vent s'est levé. Un gros nuage noir, tourbillonnant, s'élevait. À trois, avec mes parents, on a eu du mal à refermer la porte de la maison. Nous nous sommes réfugiés dans le vestibule. Deux ou trois minutes... Qui auraient pu durer une éternité. Et puis on est ressorti : plus rien. Pas un chant d'oiseau. Un silence de mort. Nous avons regardé autour de nous, tout était détruit. Les écuries, la grange : rasées. Seul le toit du vestibule où nous étions a résisté. Nous avions tout perdu. Le village avait des airs de fin du monde : la rivière s'était vidée. Les gens ramassaient des poissons dans les champs... Quand on n'a pas vécu ça, on ne peut pas s'imaginer. » Quarante et un ans plus tard, tout se rejoue.

Et Saint-Benin comprend.

Soutien moral

Car à l'époque, le village s'est senti très seul. «  Il a fallu attendre que Georges Morchain, alors président de la Croix Rouge, passe ici pour que l'aide se mette peu à peu en place. Ce n'est que 4 ou 5 jours plus tard que l'armée est arrivée. » L'aide bien sûr n'a pas suffi à tout réparer. Mais elle a été précieuse. « On ne se reconstruit jamais vraiment. Il faut repartir à zéro. C'est après la tornade que nous nous sommes installés à Bazuel. Ma mère ne s'en est jamais remise. Mais l'aide qui arrive est un réconfort. Au-delà des pulls, des ustensiles de cuisines, savoir que l'on pense à nous compte énormément. Le soutien qui joue le plus est moral. » Chaque geste compte.

Saint-Benin le sait bien...



16/08/2008
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