Tornade Hautmont

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Rémi Pauvros : « On s'en sort seulement maintenant »

Rémi Pauvros : « On s'en sort seulement maintenant »

 

Rémi Pauvros, maire de Maubeuge. PHOTO ARCHIVES BRUNO FAVA.Rémi Pauvros, maire de Maubeuge. 

 

- Pouvez-vous nous rappeler, en chiffres, l'ampleur des dégâts dans votre cité ?
« Il y a eu près de 2 000 déclarations de sinistres. Et au total, l'impact financier se chiffre à 28 millions d'euros. Les médias se sont davantage intéressés à Hautmont, et c'est compréhensible, il y a eu mort d'hommes, dans un petit secteur très touché. Mais à Maubeuge, la tornade a traversé la ville et causé des dégâts considérables. »

- Reste-t-il des stigmates de cette nuit d'apocalypse ?
« Il reste peu de bâches sur les toitures, ce qui était un peu devenu le symbole. Mais pour une dizaine de maisons, les travaux ne sont pas terminés voire n'ont pas commencé. Des circonstances particulières, comme le cas d'une famille qui avait fait appel à une entreprise qui a, depuis, déposé le bilan. »

 

- Et qu'en est-il de tous ces arbres déracinés qui faisaient la beauté des remparts ?
« Nous avons effectivement perdu des arbres plusieurs fois centenaires et avons fait appel à Gilles Clément, un célèbre paysagiste, pour repenser cette plantation, lui donner un sens alors qu'elle existait jusqu'alors de façon plutôt anarchique. Ce avec l'aide du conseil régional qui subventionne l'opération pour un million d'euros. »

 

- En dehors de ces « aides », en quoi la solidarité a-t-elle contribué à cette reconstruction ?
« Je ne sais pas comment nous aurions fait sans elle. Nous avons récolté entre 3,5 et 4 millions d'euros de dons des habitants de la région et des collectivités locales. Ce qui est extraordinaire. Les plus sinistrés ont ainsi pu obtenir autour de 12 000 euros. À la ville, le sinistre nous aura au final coûté un million d'euros, à notre charge. Et je déplore que nous n'ayons pas bénéficié du fonds de solidarité de l'État alors que le ministre de l'Intérieur me l'avait promis. Enfin, l'Agglomération a financé jusqu'à 50 % la reconstruction de 252 logements, à Neuf-Mesnil et Maubeuge, notamment de non-assurés. »

 

- Sentez-vous que la vie a repris normalement son cours ?
« En 2008, il y eut l'urgence. Puis en 2009, il y a eu comme une pause. C'était très particulier puisque parallèlement la ville n'avait pas repris son rythme. Et globalement, on s'en sort seulement maintenant. Deux ans, ça a pu paraître assez long, d'autant qu'à la base les gens avaient souvent des difficultés et que la crise économique est venue se greffer là-dessus. »

 

- Y a-t-il eu des faiblesses ?
« De l'État. Avec au départ un certain tangage parce qu'il ne prenait pas de décisions nettes. D'autant que nous sommes plus préparés aux inondations qu'aux tempêtes. Je pense à l'état de catastrophe naturelle. Les parlementaires doivent s'y pencher pour mieux clarifier les choses. De même nous avons eu à gérer l'amiante car il manque d'entreprises spécialisées. Enfin, je veux dire l'importance des services publics. Que ce soit les fonctionnaires territoriaux, avec dès le lendemain le personnel des villes de Roubaix ou de Liévin venu nous aider. Ou encore EDF voire les pompiers. Ça paraît naturel, mais on discute actuellement de ce qu'ils coûtent. Moi, je sais que sans eux, nous ne nous en serions pas sortis. »

 

 

source la voix du nord



03/08/2010
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