Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Récit d'une journée de Noël auprès des sinistrés


 Le préfabriqué dans lequel vit Madani Hannachi.
Le préfabriqué dans lequel vit Madani Hannachi.

C'est un 25 décembre auprès des sinistrés que Madani Hannachi a passé. Une journée de travail comme toutes les autres, que nous avons suivie. Récit.

10 heures.- La quiétude règne au milieu des mobile homes. Les relogés de la tornade font la grasse matinée. Un homme, pourtant, est réveillé depuis le beau milieu de la nuit. Madani Hannachi rôde. Dans sa vieille berline grise, le Hautmontois parcourt machinalement les communes sinistrées : « J'attends. Tout le monde dort. » Il se retranche alors dans son préfabriqué, au pied de la cité Exotique. On y trouve ça et là des pommes de terre, des packs d'eau, un bureau. De grands seaux de sel industriel : «  Ici, c'est l'atelier, le magasin, le lieu de réunion... C'est tout ici. » Un jeune homme frappe à la porte. C'est Micaël Goncalves, du bungalow 19. «  Comment ça va monsieur Madani ?

Joyeux Noël ! » On se sert un verre. «  T'étais pas là hier, j'avais un cadeau pour toi ! », apostrophe Madani. « Je dirai à mon patron que j'arrête de travailler ! », ironise le papa de 28 ans. Les deux amispoursuivront la discussion plus tard.

10 h 37.- Madani Hannachi quitte son préfabriqué. Il râle un bon coup lorsqu'il aperçoit des traces de roue dans le talus servant de bas-côté à la rue Aimé-Collet : «  Les bus passent dessus. On a mis de la terre exprès, mais ils veulent rien savoir. On nous prend pour des cons ! », s'emporte-t-il.

10 h 40.- Dans le bungalow 19, trois cadeaux sont posés nonchalamment sur le canapé. «  Le petit dort encore », chuchote Micaël Goncalves. On reviendra plus tard. Direction le 21, chez Paulette : «  Ça va mémère ? » demande affectueusement Madani à l'octogénaire. Paulette esquisse une moue cafardeuse. Elle a passé le réveillon «  chez elle », dans son mobile home, «  comme tous les ans depuis 29 ans ». Maussade réveillon : «  J'ai même pas mangé. J'avais pris un homard, mais il était trop salé. » 10 h 50.- Madani toque à la porte de Jacqueline Roland. Elle se trouve en compagnie de sa soeur, Francine Marlair. L'époux de Jacqueline, Fernand, est à l'hôpital depuis lundi. Il a été opéré de la vésicule biliaire. Jacqueline s'inquiète. «  On va aller le voir », promet M. Hannachi.


29/12/2008
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres