« Que les chantiers soient tous lancés avant l'été »
Il y a quatre mois, la « plus grande tornade d'Europe » touchait Hautmont, Neuf-Mesnil, Maubeuge, et Boussières-sur-Sambre, endommageant fortement de nombreux bâtiments publics et plus de 2 000 logements. Le point avec Michel Dresch, inspecteur général de l'équipement, nommé « Monsieur reconstruction » par l'État.
- Quelle est la situation actuelle ?
« C'est difficile à dire, la DDE a lancé une enquête auprès de 2 000 sinistrés pour savoir où les travaux avaient commencé. Il y a deux mois, en arrivant à Maubeuge, ce n'était qu'une marée de bâches vertes et bleues, aujourd'hui, c'est ponctuel. »
- Mais pourquoi encore toutes ces ruines dans le quartier le plus sinistré, à Hautmont ?
« Il y a à peu près 45 foyers. Une dizaine veulent réparer leur maison à l'identique, d'autres modifier leur parcelle. Enfin autant veulent vendre leur terrain. Hautmont a signé une convention avec Promocyl, pour acheter ces terrains et les revendre, afin de permettre une reconstruction rationnelle. En outre, la municipalité cherche à réaliser une démolition coordonnée, car les règles sont très strictes en raison de la présence d'amiante. L'objectif fixé : avant la fin de l'année. »
- À quoi va ressembler ce quartier ?
« L'État a lancé une étude sur l'avenir du quartier. Un architecte urbaniste a commencé à réfléchir : quels espaces publics ? que faire du terrain précédemment boisé ? L'objectif est qu'il y ait des petites améliorations concrètes, avec des commerces. Il n'y en avait aucun. Sans que cette étude urbaine ne retarde la reconstruction. »
- Personne ne sera perdant ?
« Je ne connais pas de cas où il y a d'énormes disproportions entre ce que voulaient faire les gens et ce que leur a garanti leur assurance.
L'État a débloqué 2 millions d'euros pour l'Agence nationale de l'habitat, afin d'aider les sinistrés à faire des travaux complémentaires, jusqu'à 32 500 E par foyer, sous conditions. En plus de possibilités intéressantes de prêts à un taux de 1,5 %. »
- Et les communes ?
« La plupart des bâtiments publics sont assurés. Le fonds de solidarité créé le 25 août permet de rembourser les frais engagés en cas de destruction de routes, de places ou d'éclairages publics, pas assurés. Mais il est sûr qu'il y aura un coût résiduel. »
- Le préfet avait souhaité que la tornade ne soit plus qu'un mauvais souvenir un an après... « La démolition va intervenir très vite. L'objectif raisonnable est que toutes les mises en chantier aient démarré avant l'été. Ce qui est important pour les gens, c'est d'avoir un projet finalisé, de savoir où ils vont. »
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