Tornade Hautmont

C'est une victime et pas des moindres de la tornade à Maubeuge : depuis le 3 août vers 22 h 30, il n'y a plus de cuisine centrale dans la salle des fêtes de Sous-le-Bois. D'ailleurs, il n'y a plus non plus de salle des fêtes de Sous-le-Bois, où déjeunaient près de 300 gamins tous les midis. En mairie, on appelle ça un casse-tête.

Sept cantines au lieu de... dix-neuf

Car il a fallu trouver un nouveau système pour fournir les 1 400 repas quotidiens. Jusqu'ici, ces derniers étaient préparés et cuits à Sous-le-Bois puis distribués à chaud dans les dix-neuf lieux de restauration de la ville. Sans cuisine centrale, les repas seront désormais fournis par une entreprise extérieure, amenés froids et réchauffés dans chacune des cantines. Les initiés appellent ça des « liaisons froides ».

Et c'est pas de la tarte, car les lieux de restauration doivent maintenant être mis aux normes pour 1) éviter toute rupture de la chaîne du froid et 2) pouvoir réchauffer les repas. Or seuls sept lieux de restauration* peuvent et vont être aménagés : les autres cantines sont condamnées, leur mobilier est en cours de transfert. Un système de transport par bus a été organisé pour conduire chaque jour les enfants vers les sites de restauration : «  On a modifié totalement la répartition des élèves, raconte Yves Renaud, adjoint au maire. Il a fallu trouver les salles disponibles en essayant de faire en sorte qu'il n'y ait pas plus d'une centaine d'enfants par salle. » Surtout, la municipalité est forcée d'investir entre 800 et 900 000 E dans l'aménagement des cantines, l'achat du matériel (fours, frigos, etc.) et la construction des sept laveries. Le personnel va également être formé.

Parmi les sept lieux de restauration, une création : l'espace Sculfort qui, en accueillant à compter de demain 650 gamins par jour, deviendra la principale cantine de la ville. Les services techniques et des entreprises extérieures sont donc en train d'y monter une cuisine, une laverie et de transformer trois salles d'exposition en lieux de restauration. Ça veut dire créer des arrivées d'eau, intensifier l'apport en électricité, carreler, insonoriser les salles, etc. «  Faut voir, c'est de l'ingénierie » résume Yves Renaud. Ceci sous l'oeil de la direction des services vétérinaires (DSV), qui veille au grain.

Repas froids

Dans un premier temps, les élèves se nourriront de plateaux repas froids - mais équilibrés, précise la municipalité. Les repas chauds devraient être servis à compter de la mi-septembre, si tout va bien, et le système doit fonctionner à plein régime à la Toussaint. Pour l'heure, on ignore encore la provenance des repas : les pistes étudiées par la municipalité mènent à Aulnoye-Aymeries, Saint-Amand, Waziers ou encore Sedan... Yves Renaud assure que la qualité des repas ne pâtira pas de ces changements. Et malgré les coûts énormes engendrés par cette situation, le prix du ticket de cantine ne bougera pas d'un iota : «  De toute façon, on ne va pas augmenter le prix de 300 %, dit Christine Savaux, chargée des affaires scolaires. À Maubeuge, la restauration scolaire a un aspect social... » Il ne s'agit pas de mesures ponctuelles : la nouvelle organisation de la restauration scolaire est définitive. À quelque chose, malheur est bon : ce vieux serpent de mer qu'est la création d'une nouvelle cuisine centrale du côté de Montplaisir ressort du coup la tête de l'eau. Mais d'ici à sa réalisation, il risque de s'écouler encore pas mal d'années...