Tornade Hautmont

« Là, ça a pris de l'ampleur ! » constate une bénévole en relevant le nez d'un carton. Ce qui se limitait samedi à une collecte de quelques affaires gentiment rangés dans un coin, a tout d'un coup des airs de grand dépôt-vente. Stéphanie Neuville est tranquillement assise à une table à l'entrée du local communal du stade de Cambremer. À côté d'elle, Sylvie s'occupe du téléphone. « J'ai délégué pour le téléphone, j'en pouvais plus », confie Stéphanie. Il y a moins d'une semaine, cette jeune maman de 37 ans lançait un appel aux dons pour les sinistrés d'Hautmont (59) (lire Dimanche Ouest-France du 10 août), aujourd'hui, un semi-remorque plein à craquer est sur le point de partir direction le Nord.

Mais le camion, prêté et acheminé gratuitement par Michel Maës, transporteur à Firfol, ne suffira pas. « On a trouvé un deuxième camion, annonce avec satisfaction Stéphanie Neuville. Ce sont des déménageurs, Les Déménageurs Breton, du Nord. En fait, ils font un déménagement dans la Manche et au retour ils passent par ici récupérer des dons. » Et si ça ne suffit toujours pas, le maire de Cambremer a proposé de financer un troisième trajet.

Des anonymes

Un couple de personnes âgées entre dans le local. « On a apporté des affaires, y'a un peu de tout. » Stéphanie se lève pour les accueillir. Sylvie s'occupe du téléphone et des journalistes. Elle est arrivée hier au local pour déposer des affaires « et puis je suis restée ». Emmanuelle, son mari et ses deux enfants, eux s'étaient présentés samedi les bras encombrés de carton. Presque sur la pointe des pieds. « Et puis on est revenu. » Ce matin, ils ont les mains dans les cartons. Avec d'autres anonymes du village ou des alentours, ils emballent, démontent et portent les colis dans le camion. Dans la bonne humeur, mais en toute discrétion, tout le monde s'active.

Deuxième livraison aujourd'hui

Les enfants ne sont pas en reste. « Ça c'est Gabin, mon petit neveu, présente Stéphanie en désignant un petit bonhomme chargé d'un paquet presque aussi haut que lui, c'est lui qui voulait donner son pantalon taille 4 ans, parce qu'il lui était trop petit. » Le maire de Cambremer, Christian Bosshard observe les allers et venus avec satisfaction: « Quand on parie sur l'intelligence des gens, ça marche! »

Aujourd'hui, Stéphanie et son mari qui devaient partir en vacances, mais finalement, ils ont décidé de suivre la livraison vers Hautmont. « Des gens peuvent nous héberger là-bas deux jours alors on y va. » Elle marque une pause. « Ça ne s'arrêtera pas là cette histoire. C'est sûr. »