Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Pour les communes sinistrées, la deuxième phase s'annonce

Hier, les engins de l'armée finissaient de raser ce qu'il restait de la maison des époux Fichaux, décédés dans la tornade.

| APRÈS LA TORNADE |

Après une réunion en cellule de crise hier matin avec les compagnies et fédérations d'assurances, les quatre maires des communes sinistrées par la tornade (Hautmont, Maubeuge, Boussières-sur-Sambre, Neuf-Mesnil) entrent dans « la seconde phase ». Le temps est à « l'après » et au marathon des relogements et de la reconstruction.

> Le relogement. - Les élus et l'État, en la personne du sous-préfet François Lobit, restent prudents : « C'est un arrêt sur image, la situation évolue d'heure en heure. » Au décompte, 1 584 immeubles ou habitations ont été touchés par la tornade sur l'ensemble des communes, 291 sont inutilisables.

Si 69 familles sont relogées, en situation définitive ou provisoire, d'autres pistes sont suivies par le groupe de travail. Comme les mobil-homes : « Ils seront en priorité destinés aux propriétaires souhaitant rester à proximité de leur habitation », détaillait Joël Wilmotte. « Mais nous comptons aussi sur le secteur privé : si vous avez un logement vide, un bien en vente sans urgence... Contactez-nous, de toute façon les loyers seront assurés », relançait Rémy Pauvros, maire de Maubeuge. Une soixantaine de propriétaires s'étaient déjà manifestés à Hautmont, la municipalité les recontacte un par un.

> Assurances. - « Chaque assurance a sa politique. », déclarait le « Monsieur assurance » nommé par l'État, Yann Boaretto. De leur côté, les élus confirmaient « mettre la pression » sur les assureurs afin que les sinistrés n'aient ni à payer les factures à l'avance, ni à payer les franchises immédiatement. Concernant les véhicules, chaque assuré ayant une clause « dommages matériels » (type incendie ou vol) se verra indemnisé.

Le « Monsieur assurance » a toutefois soulevé l'ambiguïté des cas des non-assurés. Concernant les logements, seize cas ont été recensés. Les assureurs craignent que cela ne fasse jurisprudence s'ils remboursent quand même l'écueil est le même s'il faut faire appel à la solidarité nationale. Chaque situation sera donc étudiée au cas par cas.

> Rentrée des classes. - La date approche. Les communes remercient largement la solidarité dont elles sont les témoins chaque jour. « Mais il faudra aussi fournir à ce moment-là les vêtements, les cartables, les cahiers. Une fois de plus, nous faisons appel aux dons », déclaraient les élus.

Côté prise en charge, le maire d'Hautmont a fait passer un courrier « afin que chaque enfant puis- se voir un psychologue ». Il craint en effet une néfaste retombée sur les plus jeunes ayant vécu la catastrophe. Quant aux sommes actuellement versées, les élus assurent en faire un usage global, mais se donnent le temps de connaître au mieux les situations pour ensuite user de ces dons.

> Tourner la page. - L'image est forte, mais les quatre élus sambriens y tiennent. L'armée, présente dans les secteurs sinistrés, aide aujourd'hui à effacer les blessures. « On veut du beau, de l'agréable pour les sinistrés », soulignait Joël Wilmotte.

Symboliquement, la maison des époux Fichaux, décédés dans l'écroulement de leur maison, en témoigne : à la demande de la famille, elle a été entièrement rasée. « Il est important que ceux qui restent n'aient pas ces paysages devant les yeux. » Dans cette même optique, pour aider la population à sortir, les transports en commun seront gratuits pour les sinistrés jusqu'à la fin de l'année. Ils passeront dans les zones les plus touchées, qui restent en périmètre fermé, à la demande des habitants.



13/08/2008
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