Tornade Hautmont

PAR VINCENT TRIPIANA

vtripiana@lavoixdunord.fr Ils ont livré jusqu'à quatre fourgons par semaine d'aide alimentaire. Leur vestiaire ne désemplissait pas et les bénévoles passaient leurs heures à trier les vêtements qu'on leur apportait. Ils ont reçu jusqu'à six cents personnes, quand ils ont demandé main forte... «  Depuis le 3 août, on est bien occupés », sourit Claudine Flament, présidente de la Croix-Rouge d'Hautmont (elle est elle aussi une victime de la tornade, lire ci-dessous).

Le local de la rue Sainte-Anne ne revient que petit à petit à des horaires moins soutenus. Mais le vestiaire est encore rempli des vêtements et du linge de maison qu'on leur a confiés, les passages restent incessants.

Deux mois après la tornade, Caroline Cussac est revenue à Hautmont. La présidente départementale de la Croix-Rouge a apporté son soutien aux bénévoles de la délégation hautmontoise et cherché avec eux des solutions pour les semaines à venir.

Juste après la tornade, les secouristes de la Croix-Rouge sont passés dans le quartier sinistré. Ils ont recensé les besoins, passant chez chacun. Il a fallu se coordonner, aussi. Avec la mairie, les autres associations, pour ne pas faire plusieurs fois la même chose. Avec le DSQ (développement social des quartiers), ils se sont occupés du logement d'urgence et ont distribué des repas pendant une dizaine de jours.

« Là où il y a un manque »

«  Nous venons en complément, nous rendons un service là où il y a un manque », explique Caroline Cussac. Aujourd'hui, «  il faut revenir à la normale ». Bien évidemment, ce retour sera effectif quand tout le monde aura retrouvé un foyer, que les bungalows seront vides. Mais avec la rentrée scolaire, notamment, la vie a repris son cours. Il faut bien avancer... Cette volonté d'aller de l'avant passe par un retour à la normale du fonctionnement de la Croix Rouge hautmontoise : «  Quelqu'un qui reviendra n'aura plus rien de gratuit. » Les vêtements seront désormais vendus. Mais à seulement quelques euros, «  une participation symbolique ».

Il y aura néanmoins des cadeaux : la délégation d'Hautmont a acheté une centaine de chariots roulants, pour faire ses courses. Ou pour porter son linge au préfabriqué qui devrait être installé sous peu, pas loin des bungalows : avec la mairie, la Croix-Rouge compte acheter deux machines à sécher le linge. Il y aura un accueil, une écoute, et ça permettra aux sinistrés de ne pas faire sécher leurs affaires au milieu du bungalow.

Enfin, «  on veut planter l'arbre de la solidarité », dans chaque commune traversée par la tornade. Claudine Flament a sa préférence : «  Un hêtre pourpre. » C'est symbolique, mais c'est le signe de la vie qui redémarre. •

> La Croix-Rouge a mis sur pied un service téléphonique d'écoute, avec des spécialistes : vous pouvez appeler au 0 800 858 858 le « service de soutien, anonyme et gratuit ».