« On commence à reprendre notre rythme d'avant-tornade »

Claudine Flament, dans son nouveau local de la Croix Rouge d'Hautmont, rue Thiers.

PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT TRIPIANA

vtripiana@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX DU NORD »

C'est ce qui arrive quand on se dévoue pour une ou plusieurs causes : on ne pense qu'à ça ! Nouveau local, antenne de la Croix Rouge à Jeumont, reprise d'activités qui n'existaient plus depuis la tornade d'Hautmont d'août 2008... L'Hautmontoise Claudine Flament n'a que la Croix Rouge en tête. « Mon mari, pendant les travaux du nouveau local, m'a même dit : "Interdit d'apporter ton lit là-bas !". Je lui ai dit de venir donner un coup de main pour que ça aille plus vite ! » Passons en revue ce qui, principalement au cours du deuxième trimestre 2010, a attiré l'attention de Claudine Flament.

1 En mai, un nouveau local pour la Croix Rouge.

« Je retiens surtout notre installation ici, rue Thiers. On a pendu la crémaillère début mai, mais ça faisait un an qu'on était en plein travaux, ici, après avoir quitté notre local rue Sainte-Anne. Pour la délégation locale d'Hautmont, c'est un événement d'avoir eu cette chance de trouver ces locaux, en centre-ville. Trois cents mètres carrés, avec un garage et des possibilités d'aménagement, c'est quand même pas mal ! En plus, monsieur le maire, comme nous étions auparavant logés par la mairie, a pris en charge le loyer, sous forme de subvention annuelle. Il a tenu parole et nous donne cinq cents euros par an. C'est important pour nos cinquante familles (même si j'en compte plutôt 80 en ce moment) d'Hautmont, Boussières, Neuf-Mesnil, qui viennent à la banque alimentaire. Nous n'avons plus de secouristes, puisqu'ils sont maintenant dirigés de façon départementale, mais c'est aussi une charge de travail en moins pour nous. On continue à nous faire les demandes, que nous transmettons. En revanche, il nous manque un formateur... »

2 La remise en route de l'antenne de Jeumont.

« L'autre événement important, c'est la remise en route de l'antenne de la Croix Rouge de Jeumont. Il a fallu recruter des bénévoles, remettre en état le local de la rue Pasteur. Les clés ont été volées, nous avons été cambriolés, il y a eu un incendie... J'ai bien galéré. Je n'avais plus l'impression de vivre autre chose que la Croix Rouge. Là, j'ai des personnes autonomes, même si elles ne sont pas encore entièrement disponibles. C'est un beau local, c'est le plus beau du département, c'est une antenne qui fonctionnait très bien, jusqu'au départ de ses responsables en 2008. Avec la tornade, je n'ai pas donné assez de temps et d'attention à leurs successeurs. Il y a aussi Avesnes, mais tout se passe bien là-bas. »

3 En avril, finie la présidence au Crédit mutuel.

« En avril, j'ai cessé mes fonctions de présidente de la caisse du Crédit mutuel d'Hautmont. J'y suis restée quinze ans. Je suis toujours administratrice. Je suis aussi ambassadrice de la caisse solidaire, une des premières créées, pour les prêts des microcrédits. J'instruis par exemple un dossier, pour un monsieur qui a 62 ans et qui n'a pas assez de sa retraite pour vivre. Il veut créer une micro-entreprise pour distribuer des produits de beauté et de cosmétique dans les salons de coiffure. Mais son véhicule a rendu l'âme : il lui faut un petit prêt pour s'acheter une nouvelle voiture. Au Crédit mutuel, on n'a pas un pouvoir de décision, mais cela m'a aidé dans ma fonction de présidente à la Croix Rouge, en terme de soutiens, de façon de voir, de gérer. Je suis infirmière, pas comptable ! Au Crédit mutuel, j'y suis arrivée au moment des Coupes de France. J'étais responsable du plan social, j'ai rencontré des directeurs de banques parce que les salariés n'étaient pas payés. J'intervenais auprès des directeurs de banques. J'ai été sollicitée pour être administratrice, pour apporter ma connaissance du terrain. »

4 Le 14 juillet, le retour de la peur à Hautmont.

« Il y a encore eu un gros traumatisme, lors de la tempête du 14 juillet. Mais on peut dire quand même que les effets de la tornade commencent à s'estomper. Il reste à faire, je l'ai déjà dit. Et il restera à faire encore longtemps, mais les choses changent. Par exemple, ici, à la Croix Rouge, nous ouvrons notre vestiaire plus volontiers, plus souvent, plus qu'avant. On est présent dans les écoles, on a présenté la Croix Rouge dans les lycées. Et on a fait un après-midi récréatif à la maison de retraite du Clair Repos. On l'avait prévu avant la tornade ! Ça y est, on commence à reprendre notre rythme d'avant-tornade, à pouvoir refaire ces après-midi récréatifs pour les personnes âgées. On n'en avait plus fait depuis août 2008.

Et ça, les bénévoles aussi aiment bien. On arrive avec des tartes au sucre, des boîtes de chocolat, des pâtes de fruit... »

5 L'ordre national du Mérite.

Claudine Flament n'en a pas parlé mais nous nous octroyons le droit de rappeler qu'en octobre, elle a été faite chevalier dans l'ordre national du Mérite. Une distinction qui lui a été donnée pour son engagement dans l'antenne hautmontoise de la Croix Rouge ainsi que pour son investissement personnel auprès des sinistrés de la tornade. Ça valait bien un petit rappel. •

source la voix du nord