Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Nuit de peur pour les sinistrés d'Hautmont qui craignaient une autre tornade

 Sébastien Latouche regarde la vidéo qu'a tournée Madani Hannachi, dans la nuit de lundi à mardi.

Sébastien Latouche regarde la vidéo qu'a tournée Madani Hannachi, dans la nuit de lundi à mardi.

|  INTEMPÉRIES  |

Ils ont tous dit la même chose : « On croyait que ça recommençait. » Du côté de la rue Aimé-Collet, à Hautmont, le souvenir de la tornade d'août 2008 a empêché les habitants du quartier de dormir, apeurés par la tempête qui a secoué l'arrondissement, dans la nuit de lundi à mardi.

PAR VINCENT TRIPIANA

Hier matin tout le monde était encore tendu, dans le « triangle » d'Hautmont où la tornade d'août 2008 fut meurtrière. Peu d'habitants du quartier avaient dormi, après une nuit passée à subir les éclairs, le tonnerre et le vent, croyant qu'une autre tornade allait de nouveau raser leurs maisons. Tous y ont cru. « Je m'y suis revue, dit Leïla, une habitante de l'immeuble Séquoia. La même chose : les éclairs sans tonnerre, il faisait lourd. » Pour elle, c'était certain, la tornade revenait.

Elle habite au sixième étage, avec sa mère et sa soeur qui a des enfants. « On a pris les enfants, on les a habillés, on est allés dans le couloir. » Ils ont attendu là jusqu'à ce que la tempête s'arrête.

Hocine Chibi habite avec sa famille au Baobab, dans la même cité des Exotiques. Il connaît une famille qui vit encore dans un mobil-home, en bas de chez lui. Il l'a recueillie : les enfants étaient terrorisés. Une fois dans l'appartement, « ils étaient rassurés » et ont enfin pu dormir.

« Les femmes étaient dehors, avec les enfants qui pleuraient », témoigne Madani Hannachi, ce bénévole qui vit dans un Algeco et qui, depuis la tornade de l'été dernier, se consacre aux sinistrés. « Je me suis dit ça y est, on est reparti ! » Sébastien, qui habite L'Avocatier avec son frère, chez ses parents, pensait la même chose : « Les flashes reprenaient comme le 4 août. Ça venait de Boussières. » Comme la tornade... « Puis d'un seul coup le vent est venu, ça faisait des tourbillons. »

« Des gens que tu ne pouvais pas calmer »

Une dame, à la fenêtre de son appartement du Figuier, montre son petit chien qu'elle tient dans les bras : « Je n'ai pensé qu'à lui.

Je me suis enroulée autour de lui, pour le protéger. » De l'autre côté de la rue d'Halver, dans les pavillons, une famille venait juste de revenir : les travaux de la maison étaient enfin finis. La dame dit qu'elle a dormi. « Mais pas mon fils ! » « Si, j'ai dormi ! », répond-il.

Tout le monde a eu peur. « Il y a des gens que tu ne pouvais pas calmer !, raconte Madani Hannachi. Des enfants sont sortis en pyjamas, les parents les mettaient en voiture et ils partaient ! » « Comme la première fois, poursuit le bénévole, le truc a pris la rue A.-Collet. » Le « truc », c'est le vent, les tourbillons. Des tourbillons qui avaient beaucoup de choses à emporter : hier c'était jour d'encombrants, à Hautmont, et les trottoirs du quartier étaient jonchés. Depuis dimanche soir, les habitants s'étaient débarrassés de vieux meubles, d'électroménager cassé, de matelas... autant d'objets qui auraient pu causer de gros dégâts. « On a eu de la chance », souffle Madani Hannachi.


source la voix du nord


31/05/2009
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