Tornade Hautmont

L'information courait d'une plainte déposée auprès du procureur. Il n'en est rien. C'est une simple lettre qui lui a été envoyée, ainsi qu'au préfet, par des sinistrés de la tornade à Boussières-sur-Sambre. Pas de plainte donc ni de situation individuelle, c'est en substance le message que veut faire passer l'un d'eux, Jean Poulet, dont la maison a été entièrement détruite en août, à Boussières.

«  Aujourd'hui, nous demandons simplement des comptes car on entend dire des choses à droite à gauche sur les dons. Nous, on n'en a jamais vu la couleur de tout ça ! », explique M. Poulet. Pour cela, il accepte de parler de sa situation en exemple : pour sa maison dévastée, il a reçu un versement total de 9 000 E, sa part des dons si on peut dire de la collecte nationale menée par l'Association des maires du Nord. Il a aussi eu un peu de mobilier du Secours populaire. Rien de plus. «  Nous savons qu'il y a eu aussi des dons directs dont nous n'avons pas vu la trace. Nous sommes huit habitations dans ce cas. C'est pour cela que notre démarche est collective », explique encore cet habitant.

Si les sinistrés s'étonnent de ne pas avoir reçu de dons en nature, ils ont bien sûr déjà demandé des comptes à la mairie. «  Il y a eu des réunions de faites, mais quand on demande des informations, on nous répond "on va tout vous mettre dans un panier et vous allez vous battre comme des chiffonniers" ! C'est absurde. Ou alors quand on demande, on nous répond "vous êtes trop riches". Alors qu'on a tout perdu... », conclut M. Poulet.

Selon lui, les sinistrés engagés dans cette démarche veulent «  simplement savoir », et en ont le droit : «  Avant quand on pouvait, nous aussi on faisait des dons aux associations et naturellement on voulait savoir où cela passait. C'est pareil aujourd'hui.  » Ils veulent donc de la transparence pour eux les sinistrés mais aussi pour les donateurs qui ont voulu leur offrir une aide. C'est tout ce qu'ils demandent par cette double lettre envoyée il y a une quinzaine de jours et pour l'heure encore sans réponses. • M. C. H.

source la voix du nord