Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Les semaines passent mais certains sinistrés ont encore le tournis du désarroi


 M. et Mme Yardin sous le plafond détruit de leur habitation. M. et Mme Yardin sous le plafond détruit de leur habitation.

|  À MAUBEUGE |

Combien sont-ils, dans le cas de Martine Yardin et sa famille, qui attendent encore les premières interventions extérieures après avoir essuyé le passage de la tornade du 3 août ? Les expertises se font attendre, le relogement est au point mort... Des sinistrés isolés au plus haut point.

Ils craignaient la pluie et elle est revenue hier. Les conséquences sur la maison de Martine Yardin, boulevard Pasteur à Maubeuge, ne se verront pas tout de suite : « Les derniers trous qui se sont formés dans les plafonds, c'était lorsqu'il a fait beau la semaine dernière », explique le mari de cette Maubeugeoise. Étrange ? Pas vraiment. Tout va de travers dans la vie de cette famille de deux enfants depuis le 3 août.

 

Depuis le passage de la tornade en Sambre, il y a deux mois et demi, la maison semble restée dans son « jus », c'est le cas de le dire. À l'intérieur, ça sent l'éponge humide, surtout à l'étage où plus personne, ou presque, ne s'aventure. La laine de verre dévale du plafond, les chambres voient le papier peint se décoller et des fissures s'étendre. Par endroit, vue directe sur le toit privé de tuiles, bâché de bleu. « Les bâches, c'est nous qui les avons achetées et posées », explique Martine Yardin. L'expert de leurs assurances n'est toujours pas passé : « Il a dit qu'il viendra quand la toiture sera réparée. » Deux mois et demi plus tard, mardi, celle-ci devait être mise « hors d'eau ». Les Yardin ont attendu le couvreur toute la journée, en vain.

Ni propriétaires relogés en mobile-home, ni locataire HLM suivis par leur bailleur, les Yardin louent chez un particulier, qu'ils n'ont réussi à joindre qu'une semaine après le passage de la tornade.

« Trop tard »

Des experts mandatés par le propriétaire sont ensuite passés, un pour la toiture, trois pour les cloisons. Avec l'aide exceptionnelle mise en place au lendemain de la tornade, voilà toutes les interventions dont a bénéficié l'habitation. « Une association était venue nous proposer des couettes, mais on ne les a jamais reçues. On nous a dit de faire une démarche auprès de la Sécurité sociale, qui nous a répondu qu'il était trop tard, qu'il n'y avait plus d'argent. » Depuis deux mois et demi, la famille dort donc sur des couches de fortune, dans la salle à manger et le salon. Martine Yardin se demande parfois si on lui accorde le titre de sinistrée : « J'ai fait une demande de relogement auprès de Promocil, mais notre cas n'a jamais été évoqué en commission  », soupire cette femme de ménage travaillant... pour le bailleur social.

Qu'en serait-il des chiens, de la chèvre et de l'oie qui appartiennent aussi au cercle de famille, en cas de relogement ? On préfère ne pas penser à s'en séparer. Une maigre conviction dans un contexte où plus rien n'est sûr.



16/10/2008
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