Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Les impôts locaux vont augmenter en 2009 à Maubeuge

Le maire ne sait pas encore à quel niveau, mais les impôts locaux augmenteront en 2009.

Dette, tornade, crise financière... voilà avec quoi doit composer la ville pour construire son budget pour 2009. Le maire n'a pas d'autre choix que d'augmenter les impôts locaux.

C'est une année bien difficile qui se profile pour la ville de Maubeuge. Et les contribuables maubeugeois ne seront pas épargnés. Vendredi 28 novembre, le conseil municipal se réunissait. A la salle des fêtes du Faubourg de Mons, plutôt qu'au salon d'honneur de l'hôtel de ville, toujours en travaux, à cause de la tornade...
Au programme : le débat d'orientation budgétaire, étape préalable à la présentation du budget de la ville pour  l'année 2009, qui devrait avoir lieu d'ici fin décembre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la tâche s'annonce des plus compliquées. Crise financière, après-tornade, désengagement de l'Etat. La dette aussi. Pharaonique. Plus de 74 millions d'euros... « Voilà le décor, rapidement brossé », soupirait Rémi Pauvros.

« Les marges
de manoeuvre
sont très limitées»

Aussi, dans ce contexte particulièrement délicat, et pour la première fois depuis six ans, le maire ne voit pas d'autre  solution que d'augmenter les impôts locaux pour boucler son budget. Pour rappel, à Maubeuge, 63 % de la population n'est pas soumis à cet impôt... « Les marges de manoeuvre sont très limitées», lançait l'édile. Nous n'avons plus de capacité d'endettement et notre capacité d'investissement doit passer de 7 à 4,5 millions d'euros  en 2009». Une situation inquiétante donc, avec en toile de fond, le spectre de la mise sous tutelle de la ville... « Nous aurons à coeur nous accrocher, ou la commune ne pourra plus assurer son budget », déclarait Daniel Barbarossa, adjoint à l'environnement et élu communiste. Comment en est-on arrivé là  ? En voici les principales raisons.

La tornade
Il y a d'abord les dégâts occasionnés par le passage de la tornade, le 3 août dernier. 1 650 logements ont été touchés à Maubeuge. 700 véhicules, soit plus de 3  000 personnes concernées. 61 familles ont dû être relogées. Au milieu de tout ça, la commune a également beaucoup souffert : 2 000 arbres ont été arrachés et de nombreux bâtiments communaux endommagés. Ainsi, la facture s'élève (pour l'instant) à 21 millions d'euros et les assurances ne remboursent que 16 millions. Cinq millions d'euros restent à trouver... A ce sujet, Rémi Pauvros déplore d'ailleurs le fait de « n'avoir aucune réponse de l'Etat » quant à deux demandes de subventions . L'une auprès du Fonds de solidarité catastrophe naturelle, où il attend une aide de 294  840 e. L'autre auprès du FARU (Fonds d'aide au relogement d'urgence), pour des frais s'élevant à près de 60  000 e.
 A côté de ça, tout un tas de  frais supplémentaires viennent s'accumuler. Par exemple, les frais de transport  à la suite de la réorganisation de la restauration scolaire. Les enfants sont dorénavant accueillis dans sept lieux "satellites", au lieu de 19 cantines auparavant. Enfin, il faut payer les entreprises, engagées dans l'urgence au lendemain du passage de la tornade, « comme pour le désamiantage qui n'est pas pris en charge ». Pour tout cela, une troisième ligne de trésorerie "à caractère exceptionnel", de deux millions d'euros a été ouverte à la Caisse d'épargne.

La crise financière
La crise financière est là, les banques prêtent moins et les collectivités territoriales en subiront évidemment les amères conséquences. En investissant moins.
Et puis surtout, il y a ces fameux crédits dits "toxiques". Des emprunts apparemment avantageux, mais dont les taux fluctuent avec le marché. Un marché qui s'est aujourd'hui complètement emballé. Beaucoup de collectivités locales ont signé de tels prêts auprès des banques, à partir du milieu des années 90. C'est le cas de la ville de Maubeuge qui en a contracté  pour... 25 millions d'euros. Soit 40 % de sa dette. Aujourd'hui, le maire fait « appel à la solidarité de l'Etat pour nous dégager de ces emprunts véreux par l'intermédiaire de la  Caisse des dépôts et consignations ».

« Nous sommes une des villes les plus endettées de France »

La dette
74, 2 millions d'euros. C'est la dette dont souffre aujourd'hui Maubeuge. « Nous sommes une ville endettée depuis longtemps, une des plus endettées de France, une des plus pauvres », lâche Rémi Pauvros. Une dette qui pèse chaque année trois millions d'euros sur le budget de fonctionnement de la ville, pour les seuls intérêts.
« A cause de cela, il nous faudrait ne jamais accepter un investissement qui ne soit pas financé à 80 % par des aides extérieures ». Des investissements rendus «difficiles, voire impossibles », dit l'élu, qui pointe les réformes du gouvernement : « En parallèle à ce contexte économique particulièrement éprouvant, l'Etat se désengage de plus en plus des finances locales ».

Aujourd'hui, Rémi Pauvros n'a donc pas beaucoup d'autres choix que celui d'augmenter les impôts des Maubeugeois. Pour construire son budget pour l'année à venir et aller au bout de ce qui a été engagé. Mais cela suffira-t-il ?


11/12/2008
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