Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Les enfants sinistrés, vedettes d'un match tout exprès pour eux

 Dans la tribune ouest du stade Nungesser, hier après-midi, les enfants ont oublié le chaos.

Dans la tribune ouest du stade Nungesser, hier après-midi, les enfants ont oublié le chaos.

Des sacs pleins de friandises, des sourires radieux, des yeux pétillants. Image banale d'enfants dans un stade. Sauf que ces bambins-là viennent de Sambre, invités par le VAFC à participer au match amical organisé pour eux. Image rassurante d'un lent retour à la normalité.

Depuis la tornade du 3 août, tout est devenu compliqué dans les communes touchées. Pour les sinistrés mais aussi pour tous ceux qui veulent les aider. Alors, forcément, hier en milieu d'après-midi, à l'heure de prendre place dans les autobus affrétés par La Voix du Nord pour accompagner les jeunes invités du VAFC, tout n'était pas forcément réglé au millimètre près. Et quelques enfants n'étaient finalement pas au rendez-vous.

Qu'importe. Quatre-vingts jeunes et leurs accompagnateurs d'Hautmont (lire par ailleurs), une bonne cinquantaine de Maubeugeois - sans compter tous ceux convoyés par d'autres opérations solidaires - ont rallié le stade Nungesser en temps et en heure avec une seule mission : «  Amusez-vous, profitez-en ! », lancée par des mamans parfois émues aux larmes.

Mission accomplie ! Au coup de sifflet final, aucun regret dans les rangs de la tribune ouest. Alexandre, Jordan, Ilhen, Gabriel et tous les autres ont d'abord vu Dany Boon, eux aussi : un coup d'envoi rigolo à souhait et, à la pause, une remise de chèque tout aussi pleine d'humour ch'ti, ce rire auquel se mêle l'émotion.

Et puis, surtout, la majorité de ces gosses, y compris ceux tâtant du ballon rond, n'avait jamais eu l'occasion de pénétrer dans l'antre des footballeurs professionnels. Louisa, 12 ans, et sa soeur Nawelle, 10 ans, n'en reviennent pas : « C'est chouette, ça me plaît », savoure l'aînée à la pause. Avant de raconter dans un plissement d'yeux « sa » tornade, dans ce qui fut sa maison rue des Fonderies, à Maubeuge : le fracas des plafonds qui s'écroulent, les étincelles dans les fils électriques pendant sous la pluie, le feu... Aujourd'hui, les petits vivent chez leur grande soeur, en attendant une nouvelle maison. Et dans la cour du collège de Louisa, elle avoue qu'« on parle quand même beaucoup de la tornade ».

Quelques rangs derrière, Théo et Maxime crient, sautent, applaudissent. Et suspendent le temps. Loin du chaos des rues de l'Ermitage et Saint-Antoine qu'ils évoquaient encore deux heures plus tôt : « Qu'est-ce qu'elle a fait la tornade, chez toi ? Ben elle a arraché une fenêtre, puis une autre, la véranda et une porte. » À Nungesser, au moins, ils ont juste vibré au rythme du ballon.



07/09/2008
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