Tornade Hautmont

gbeys@lavoixdunord.fr «  On était deux. On est six... avec un contexte difficile. Ce n'est pas évident. C'est vrai que la maison est grande. Chacun a sa chambre. Mais bon ce n'est pas pareil que quand nous ne sommes que deux ». À six, c'est sûr, c'est toujours un peu d'intimité sacrifiée et puis un univers plus remuant avec des presqu'ados, adorables au demeurant.

Alain Poyart ouvre la porte du garage. S'y trouvent du linge suspendu et diverses affaires de la famille de sa fille. «  On a stocké un peu partout ». Après la tornade, les Poyart se sont organisés, recentrés dans la maison du maire d'Avesnes. Celui-ci, après avoir vu sa fille conquérir son indépendance, exercer le métier d'esthéticienne et fonder une famille, ne s'attendait pas à la voir revenir rue des Près pour plusieurs mois.

Jeudi soir de cette semaine est un jour ordinaire. La télévision est allumée et la table dressée.

Certes, Nathalie et les siens ne sont pas les plus mal lotis. Ses parents habitent à 15 kilomètres d'Aulnoye où elle travaille. Presque la même distance qu'Hautmont où sa maison au 71 rue Aimé Collet a été dévastée. «  Je lui ai dit, par rapport aux autres, tu as de la chance, tu n'es pas la plus malheureuse » indique Alain Poyart. Nathalie le sait. Elle n'est pas seule dans cette épreuve. «  On a tout nettoyé » dit son père qui ajoute : «  Sur la pelouse il y avait de tout et notamment des milliers de morceaux d'ardoise. Maintenant, c'est impeccable. ». La maison qui a perdu à l'arrière toute sa toiture a été bâchée. «  Des devis ont été remis aux assurances. Nous avons fait appel à l'entreprise Ducarne » précise Alain Poyart. André Ducarne, patron de cette société générale de bâtiment, est son ami. Il était aussi son suppléant aux législatives. «  Ce n'est pas parce que je suis maire que je ne dois pas venir en aide à mes enfants ». C'est compréhensible. Alain Poyart ne se plaint pas de l'assurance de sa fille. AXA à Avesnes-sur-Helpe pour ne pas la nommer.

Pour Nathalie, pas question d'abandonner sa maison d'Hautmont. Elle y tient et veut la remettre en état. Ses enfants y sont retournés mais uniquement une fois les gravats retirés. Une façon de les préserver psychologiquement. «  On a eu de la chance de ne pas être là. On n'a pas vécu la tornade  ». Le 3 août, Nathalie était en famille à Saint-Raphaël. Le 4 au réveil, son père la prévenait. Quand on sait que la cheminée s'est abattue sur le lit conjugal de Nathalie et de Philippe son époux, on se dit qu'ils avaient bien fait d'être partis au soleil en vacances.