Tornade Hautmont

Neuf cents collecteurs répartis dans 80 communes de Sambre-Avesnois pour vendre 15 000 brioches en deux jours. Des chiffres qui donnent le tournis mais qui n'étonnent plus. On parle bien entendu de l'« opération brioches », menée chaque année par l'APEI.

Mais cette année, l'« opération brioches » aura une saveur toute particulière, comme le précise le président de l'association, Jacques Meuter : « Nous utilisons traditionnellement les fonds récoltés pour acheter du matériel pour les déficients mentaux. Puis est arrivée la tornade. Nous nous sommes bien sûr demandés si l'on devait ou non maintenir l'opération cette année.

Est-ce que nous pouvions aller demander de l'aide à des personnes qui ont été lourdement frappées par la catastrophe ? » La réponse : oui.
En accord avec les maires des quatre communes sinistrées, l'opération est en effet maintenue. Une décision justifiée par tous les membres : « Il y a tellement longtemps que nous sommes là que les gens n'auraient pas compris que nous annulions. »

L'association a toutefois décidé de faire un geste envers les sinistrés. « Nous nous devions d'être solidaires, estime Jacques Meuter, avec ceux et celles qui ont souffert de la tornade. C'était l'occasion de prouver que nous étions capables de renvoyer l'ascenseur. » 20 % de la recette de la vente sera donc reversée à l'Association des maires du Nord.

« Plus s'il y a besoin. Si des personnes souffrant d'un handicap, quel qu'il soit, ont été sinistrées, elles peuvent d'ores et déjà faire appel à nous et nous ferons en sorte de les aider. Maintenant que le premier choc est passé, il est important de se demander dans quel état psychologique sont ces personnes ? Ont-elles des besoins spéciaux ? » Mais il s'agira aussi et surtout d'apporter un soutien psychologique. « Leur dire qu'on est à leurs côtés, qu'on ne les oublie pas.  »

Cependant, pour ne pas heurter la sensibilité des gens, les bénévoles n'arpenteront pas les rues sinistrées. Ainsi, à Hautmont, il y aura moitié moins de collecteurs. Malgré tout, les organisateurs espèrent vendre leurs 15 000 brioches. « On verra bien si l'accueil est aussi bon que les années précédentes. Peut-être que les gens en ont marre de donner pour les sinistrés, qu'ils se disent qu'ils ont suffisamment d'argent, mais ce n'est pas le cas.

De toute façon, on fera le point après la collecte. »