Tornade Hautmont

Cigarette au doigt, la jeune femme s'assoit tranquillement à sa table de salon. Elle préfère garder l'anonymat, nous l'appellerons donc Élise.

Élise la sinistrée, une étiquette qui lui « colle à la peau ». Comme beaucoup de Hautmontois, la jeune femme a perdu sa maison dans la tornade qui s'est abattue sur le val de Sambre dans la nuit du 3 au 4 août 2008.

Le lendemain du sinistre, on lui propose un logement temporaire au Clair repos : « À cinq dans une chambre. » Un hébergement d'urgence pour lequel elle ne pensait pas devoir payer quoi que ce soit. Pourtant, « le 23 décembre, j'ai reçu un appel du Clair repos. On me demande 500 euros. » Et pour cause : la jeune femme n'était plus assurée. Elle affirme ne pas avoir été au courant : « Je n'ai jamais eu de courrier. » Rapidement (le 16 ou le 26 août, elle ne sait plus vraiment), Élise, ses enfants et son compagnon sont relogés dans une maison de fonction, prêtée par l'employeur de ce dernier. « Nous étions les premiers à être relogés. La télévision est venue et puis plus rien. On se sent complètement oubliés. » Au bord des larmes, Élise aimerait comprendre. « Pourquoi on n'a pas eu le troisième versement de l'association des maires du Nord ?

 » Pourquoi y a-t-il des disparités entre les sinistrés relogés en bungalow et les autres ? « Leur histoire d'argent, je n'y comprends plus rien », soupire-t-elle.

Élise insiste : « Attention, ce n'est pas de la jalousie, je ne dis pas que je n'ai rien eu, mais il faudrait qu'on arrête de se foutre de notre gueule ». Après la tornade, le CCAS lui a bien remis des bons pour avoir des appareils ménagers, mais, selon elle, quand elle se présente au CCAS, on lui dit qu'il n'y a plus rien. « Je suis désolée de dire ça, mais ils prennent un peu les gens pour des cons. C'est passé où tout ce qu'il y avait dans les hangars MCA ? » Dimanche, Élise et sa petite famille ont emménagé dans leur nouvelle maison à Hautmont. « Ça va faire du bien. C'est un nouveau départ, même si ce n'est pas comme avant. » • EM. B.

> Nous n'avons pas pu joindre la mairie d'Hautmont hier.

source la voix du nord