Tornade Hautmont

LES IMPOSANTS bulldozers de l’armée et des engins spécialisés poursuivent le travail de déblaiement à Hautmont et dans les communes sinistrées de l’Avesnois, plus d’une semaine après la violente tornade qui a dévasté le secteur. Une centaine de militaires sont arrivés lundi dans la région pour participer aux opérations de remise en état.

« Il était temps ! Le gros du travail a déjà été fait, notamment grâce aux bénévoles », déplore Mohamed, dont la maison va devoir être rasée.

« Je leur ai demandé de ne pas tout emporter, j’ai besoin de bois pour l’hiver »

« Il fallait d’abord laisser passer les experts des assurances. Les habitants ont un délai de cinq jours pour déclarer le sinistre » justifie le lieutenant-colonel Patrick Hartmann, qui coordonne les opérations. Provenant d’unités spécialisées d’Arras (Pas-de-Calais), Charleville-Mézières (Ardennes) et Versailles (Yvelines), ces militaires se sont redéployés hier à Boussières-sur-Sambre, Maubeuge et Hautmont, où le travail de déblaiement est « titanesque », selon un officier.

Leur mission : retirer toutes ces tonnes de gravats qui s’entassent encore au pied des habitations, tronçonner les arbres arrachés et sécuriser la zone. « Cela fait plaisir de les voir, avoue Francine dans son quartier défiguré. Mais on se croirait en temps de guerre, nous n’aurions jamais pensé qu’Hautmont aurait subi tous ces dégâts. » Les unités du génie recensent les besoins. Dans son jardin dévasté, Michel observe ces grandes manoeuvres avec une pointe d’inquiétude : « Je leur ai demandé de ne pas tout emporter, j’ai besoin de bois pour l’hiver. » Les militaires devraient rester sur place au moins quinze jours.

Plus de 1 500 logements ont été touchés par la catastrophe dans le secteur, dont près de 300 sont inutilisables. Les élus des communes sinistrées (Hautmont, Maubeuge, Neuf-Mesnil et Boussières) ont fait le point sur le relogement hier avec le sous-préfet. Au total 69 familles ont déjà été relogées. « Nous avançons au cas par cas et il faut que les logements disponibles conviennent aux habitants, on ne veut rien leur imposer », précise Joël Wilmotte, maire d’Hautmont.

Les bailleurs sociaux recensent les places disponibles et plusieurs propriétaires privés proposent également leur soutien. Les premiers mobile homes pourraient être installés la semaine prochaine pour des habitants qui préfèrent rester dans leur quartier.

« Les dons vont se chiffrer en centaines de milliers d’euros »

En matière de solidarité, l’effort ne se relâche pas. Des dons continuent d’affluer dans les communes concernées. Un camion de machines à laver est arrivé par exemple hier à Hautmont et un garagiste du Val-de-Marne a offert plusieurs voitures. Les dons financiers ne sont pas encore comptabilisés précisément. « Cela va se chiffrer en centaines de milliers d’euros. Nous attendrons d’avoir tout reçu pour redistribuer à ceux qui en ont le plus besoin », a souligné Rémi Pauvros, le maire de Maubeuge. Les initiatives se multiplient mais les sinistrés savent que la reconstruction prendra plus d’un an.