Tornade Hautmont

Les chefs d'établissement hautmontois ont eu à faire face à des problématiques dues à la tornade. « La priorité majeure, c'était de mettre en place la demi-pension pour les intervenants et penser aussi à reloger les personnes hébergées dans les logements de fonction », raconte Claude Fercot, proviseur du collège Pierre-de-Ronsard. Mais l'essentiel est préservé : aucun changement pour les 350 collégiens attendus. « Nous allons juste accueillir en plus le cycle 3 (CE2, CM1, CM2) de l'école Victor-Hugo pour les cours. » Là encore, les classes ayant été réorganisées pour permettre de réserver une place au primaire.

Les plus jeunes en seront donc quittes pour quelques allers-retours entre le collège et leur cantine.

Ce ne seront pas les seuls : au lycée Courtoy, les lycéens vont aussi faire la navette. Le lycée hautmontois n'a effectivement plus de locaux pour les cours professionnels, les lycéens seront donc acheminés à Feignies, lors de leurs cours d'application professionnelle.

« Les emplois du temps sont faits, tout est prêt. On a été capables de relever la tête en trois semaines », souligne le proviseur Jean-Luc Jolis, dont le dernier été avant la retraite se sera fait sans vacance. Car, après un incendie en juillet, la tornade a fini de défigurer le lycée. « Mais du personnel, des parents d'élèves et même des parents qu'on n'avait jamais vus sont venus aider à déblayer », raconte le proviseur. C'est un exploit en terme de délai : les services administratifs, sérieusement touchés, sont déjà relogés tandis que les ouvriers ont travaillé dimanche et jour férié pour remplacer les 87 vitres brisées du bâtiment principal. « On a décidé de rembellir aussi, complète Jean-Luc Jolis. Beaucoup d'élèves auront sans doute eu un paysage sinistre pendant les vacances, on veut redonner un peu de joie de vivre. » Il espérait ainsi que les restes du bâtiment technique pourraient être détruits avant la rentrée « Sinon, ils seront masqués ».

La question du nombre d'élèves absents restait encore sans réponse : parfois relogés dans d'autres villes, certains enfants ne rentreront effectivement pas à Hautmont.

Une réorganisation de la cantine à Maubeuge

Si les écoles maubeugeoises ont peu souffert des effets de la tornade, ses cuisines centrales - installées à Sous-le-Bois - sont en revanche inutilisables. Elles produisaient chaque jour 1 400 repas et la salle accueillait chaque jour 300 enfants.

La municipalité met donc en place un système relais qui fonctionnera à partir du jeudi 4 septembre. Dans les premiers jours, les enfants, servis sur sept établissements et non plus sur dix-neuf (des navettes sont prévues pour les acheminer) auront des repas froids. Puis, du matériel permettant de réchauffer les repas sera installés dans les neufs établissements. Ce sont désormais des repas froids qui arriveront de différents lieux de restauration avant d'être réchauffés dans les fours qui arriveront prochainement.

Un courrier expliquant cette nouvelle organisation a été envoyé à chaque parent d'élèves.

Accueil adapté pour les écoliers dès mardi

Dans les écoles élémentaires et maternelles des communes touchées par la tornade, les enfants bénéficieront d'un accueil adapté dès mardi. Des psychologues scolaires spécialement formés seront là pour épauler les enseignants.

« L'Éducation Nationale a un rôle important à jouer dans le suivi des enfants qui ont vécu de près ou de loin cette catastrophe . » Vincent Cotton, inspecteur EN pour la circonscription d'Aulnoye-Aymeries dont dépendent les écoles élémentaires et maternelles de Boussières, Hautmont et Neuf-Mesnil, fait savoir que « l'ensemble des services scolaires seront mobilisés dès mardi pour accueillir les enfants des communes sinistrées dans les meilleures conditions. »

Suivi psychologique

Pour Vincent Cotton, il s'agit avant tout d'apporter un suivi psychologique aux enfants qui en auront besoin dans les jours et semaines à venir. «  Les quatre psychologues scolaires que compte notre circonscription seront mobilisés sur le secteur concerné ; deux d'entre eux ont d'ailleurs suivi une formation spéciale qui leur permettra d'être mieux à l'écoute d'enfants ayant subi ce genre d'expérience et qui pour certains a occasionné un véritable traumatisme », précise l'inspecteur.

Pas question d'obliger les enfants à se livrer, à raconter ce qu'ils ont vécu cette soirée du 3 août. « Le but n'est pas de leur faire parler de la tornade à tout prix. Dans la vie scolaire il y a des moments plus propices que d'autres pour faire parler les enfants de ce qu'ils ont sur le coeur. On peut créer des espaces de paroles, mais c'est aux enfants de décider si et quand ils veulent aborder le sujet. »