Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

La lettre de sinistrés de la tornade fait déborder le vase de la municipalité

| BOUSSIÈRES-SUR-SAMBRE |

Claude Dupont, maire de Boussières-sur-Sambre, a organisé sa réplique à une lettre de sinistrés de la tornade, envoyée au procureur de la République ainsi qu'en préfecture. Des sinistrés y réclament des éclaircissements sur l'octroi des dons. Et attaquent frontalement, selon l'édile, l'action de la municipalité et des bénévoles.

PAR SÉBASTIEN DUCROT

Lundi soir, Claude Dupont est assis dans sa mairie, entouré de membres du conseil municipal et de bénévoles intervenus auprès des sinistrés de la tornade d'août. À ses côtés, l'une des personnes dont le nom apparaît au bas de la lettre envoyée aux autorités judiciaires et administratives pour réclamer des éclaircissements sur la répartition des dons à Boussières-sur-Sambre (notre édition de jeudi). «  Ce monsieur n'a jamais été au courant d'une telle lettre et a été surpris de recevoir une réponse du procureur de la République annonçant qu'aucune suite n'y serait donnée  », explique le maire. Voilà pour l'ambiance et pour mettre à mal la fameuse lettre, signée par six familles sinistrées de Boussières «  sur quarante et une ». Les époux Poulet, qui font partie du groupe signataire, ont reconnu le cas d'un sinistré qui se serait désolidarisé de la manoeuvre.

Claude Dupont a donc invité, lundi, les conseillers et bénévoles à exprimer leur ressentiment, sans convier les sinistrés inquisiteurs, qu'il réduit à une ou deux familles. Et des choses ont été dites qui n'avaient jamais été entendues avant : la peinture d'une poignée de sinistrés exigeants, réclamant jusqu'au dernier centime de l'argent donné, regardant avec mépris les meubles apportés par des bénévoles... Le microcosme villageois semble avoir joué dans le malaise qui s'est instauré petit à petit : «  On nous voyait partir en tournée des sinistrés avec des marchandises dans nos voitures personnelles et on disait qu'on les gardait pour nous », explique une bénévole.

Reste que le divorce est consommé entre les sinistrés les plus revendicatifs et leur municipalité, les premiers exprimant des soupçons de plus en plus insistants, la seconde conseillant de ne pas chercher à «  s'enrichir sur le compte de la mairie ou des donateurs » sous le prétexte du préjudice moral subi. «  Comment voulez-vous qu'on s'enrichisse, mon mari est travailleur handicapé maintenant ! » clamait Sophie Poulet, jointe hier.

L'éclaircissement financier demandé au procureur et en préfecture, sans réponse de cette dernière, n'a pas été dressé avec précision lundi en mairie. Claude Dupont a rappelé les dons répartis selon la gravité des sinistres, de 9 000 à 500 E par foyer. La donation de 20 000 E faite à Neuf-Mesnil a été expliquée par le statut de « ses » sinistrés, car ceux de Boussières «  étaient tous bien assurés ». Le maire affirme qu'il reste encore aujourd'hui environ 20 000 E, soit 10 % de la somme de départ, sur le compte visé par la trésorerie générale.

Les sinistrés ne nient pas que leurs assurances ont bien répondu, mais continuent de réclamer «  la liste de ce qui a été reçu et de ce qui a été donné ». Les histoires, racontées lundi, d'exigences dispendieuses de fournitures scolaires ou d'enfants doublement inscrits sur des listes de sinistrés les énervent : «  On nous avait dit de réclamer des produits de marque, et l'erreur de recensement a été rectifiée  ». Claude Dupont est persuadé que des pressions politiques se cachent derrière la manoeuvre des sinistrés, ce que ces derniers nient farouchement.

Le dialogue de sourds semble se poursuivre. À la mairie comme chez les sinistrés, le même sentiment de gâchis prédomine. Il est vrai que c'est le côté obscur de l'après-tornade qui est ici donné en spectacle... •




source la voix du nord



29/05/2009
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