Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

La famille Simon, première des sinistrés à retrouver le confort de sa maison


 4 août 2008: la tornade a emporté la charpente de la maison des Simon. Il n' y a plus de grenier, le deuxième étage s'est envolé...
4 août 2008: la tornade a emporté la charpente de la maison des Simon. Il n' y a plus de grenier, le deuxième étage s'est envolé...

|  APRÈS LA TORNADE |

Enfin, ils sont rentrés chez eux ! La famille Simon est heureuse. Après trois mois d'une vie étriquée dans un bungalow, ces Hautmontois sinistrés par la tornade ont retrouvé depuis mardi la chaleur de leur foyer.


 La façade du 24 de la rue Pierre-Curie à Hautmont s'est gentiment ornée à l'approche des fêtes de fin d'année. Une couronne est sobrement accrochée à la porte vitrée. Signes extérieurs de catastrophe naturelle : deux carreaux brisés et la marquise en verre qui est ébréchée. Dans le salon, un sapin trône au milieu de la famille Simon. C'est bientôt Noël.

Jenny Simon n'aurait sans doute pas eu le coeur à le fêter, si elle avait dû passer son 25 décembre dans le bungalow numéro 11. La mère de famille pense aux autres sinistrés, qui n'auront pas le choix, de toute façon : «  Je les plains », gémit-elle, d'une voix douce un peu effrayée.

Le bungalow, elle ne s'y est jamais sentie à l'aise : aucune décoration, zéro tentative d'appropriation. Le numéro 11 est resté un numéro, froid et impersonnel.

Grenouilles

Aujourd'hui, Teddy est content. Quand on demande à ce si vif et sémillant petit garçon de 7 ans ce qui lui a le plus manqué pendant les trois mois de mobile home, il montre deux choses : sa console de jeu et ses grenouilles en peluche, qu'il n'a pas pu toutes emporter (1). «  C'était chiant, je faisais rien. Je regardais la télé », explique-t-il d'un air triste. Teddy a souffert de la promiscuité : «  Avec ma soeur, on était comme ça, tout collés ! » dit-il en joignant le geste à la parole.

Contrairement à sa soeur Élodie, Teddy dormait « comme une grosse paillasse avec ma petite grenouille  » au moment où la tornade a tout ravagé. Dans le mobile home, il a eu peur le premier jour en voyant les bombonnes de gaz, avant qu'elles ne soient rentrées dans un cache bouteille. « Ça l'a marqué », confirme son père. Élodie, 10 ans, n'a pas oublié ce que le retour au bercail n'a pas manqué de lui rappeler : « Quand il pleut, j'entends tous les bruits dans ma chambre. Mais je me dis que je suis en sécurité. La tornade ne peut pas revenir au même endroit. » Si elle essaie de ne plus y penser, la petite fille aux yeux clairs dort avec une veilleuse à côté de son lit, reliée directement à la chambre de papa et maman. Depuis qu'elle a retrouvé sa maison bien chauffée, Jenny Simon est tombée malade. La Hautmontoise a attrapé froid. Un comble alors que la médiocre isolation des bungalows laissait penser, à l'évidence, qu'ils étaient conçus pour l'été.

Au 24 de la rue Pierre-Curie, la vie reprend son cours. Licencié un mois avant la tornade, Franck Simon va se remettre en quête d'un emploi. Teddy a retrouvé ses grenouilles, Jenny va soigner son rhume. Et puis, Élodie, ne t'inquiètes pas. La tornade ne peut pas revenir deux fois au même endroit...



1. - Les meubles et effets personnels de la famille ont été conservés au domicile du père de Franck Simon.


14/12/2008
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