Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

L'« ange gardien » des sinistrés

L"ange gardien " des sinistrés de la tornade restera à Hautmont
 "jusqu'au dernier mobile home" 

 Presque trois ans après la tornade, Madani Hannachi continue d'aider les sinistrés.
Presque trois ans après la tornade, Madani Hannachi continue d'aider les sinistrés.

| QUE DEVIENNENT-ILS ? |

Suite de notre série sur les Nordistes qui ont marqué l'actualité. Cette semaine, Madani Hannachi, le « Samaritain » du quartier d'Hautmont touché le soir du 3 août 2008 par une dévastatrice tornade.

 

En prenant rendez-vous, on le pensait retourné à Paris, chez sa fille, là où il vivait depuis quelques années avant cette nuit dramatique de 2008. Mais non, il est toujours à Hautmont : « Passez me voir quand vous voulez, je suis tous les jours dans le quartier, sauf de minuit à 6 h 30 du matin. » Madani Hannachi dort quand même, un peu, chez sa fille qui réside à Hautmont. Depuis mars, il n'est plus dans son Algeco mis à disposition par la mairie. « Mais ils m'ont laissé la voiture et le téléphone. » Et depuis septembre 2009, cet Algérien de 68 ans est bénévole. « J'ai eu un contrat d'un an (NDLR : un demi-SMIC), mais je crois que ça posait problème, car je touche ma retraite, ça faisait double revenu. » Il ne le dit surtout pas pour s'en plaindre 

ou réclamer. « La seule chose qui m'importe, c'est la reconnaissance et le respect des gens. » Il les a. « Heureusement qu'il est là même si, à son âge, je voudrais qu'il se repose un peu », complimente Merouan Attrouche. « Il faut qu'il reste, il est précieux », assène une voisine : « Quand on n'avait plus d'eau chaude dans les mobile homes, c'est lui qu'on appelait au secours. » D'accord, mais il n'en reste qu'un, de mobile home ! Sur les 45 maisons détruites, 23 ont été reconstruites et les autres ne devraient pas l'être, les propriétaires ayant décidé de partir. Bref, même si le quartier est encore un peu en chantier, ce n'est heureusement plus l'urgence des débuts.

Toujours actif

Il n'empêche, Madani Hannachi assure être encore interpellé en permanence. « Ce matin, alors que j'étais en réunion, quelqu'un m'a cherché plus de deux heures. Il a un souci avec la ville, il veut que je fasse l'intermédiaire. » Il n'a pas cessé de le faire aussi avec les agents d'assurance. Il continue à donner un coup de main pour bricoler, à apporter une oreille aux personnes esseulées. Et puis, quand deux personnes très âgées, sans enfant, ont touché l'argent de l'assurance, il s'est occupé de la conception de A à Z de la maison. Pareil avec une dame de 85 ans. « J'ai suivi tous les travaux. » La boulangère passe, il se précipite vers elle : « Je voulais vous dire que Giselle a déménagé, elle a changé de rue. » Il connaît tout le monde et tout le monde le connaît, jeunes compris. Même si l'urgence est derrière, son rôle de concierge, médiateur, liant, intermédiaire entre les habitants et les institutions semble rester central par-delà la tornade. Et puis de toute façon, « je ne partirai que lorsque ma tâche sera terminée, quand le dernier bungalow ne sera plus là. Sauf si la mairie me demande de rester. » Il repartira alors à Paris. « Pour aider autour de moi. » 


source La voix du nord 



04/09/2011
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