Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Jasmine, relogée mais sans meubles, et avec l'impression d'être « un fardeau »

 Jasmine Piot, dans l'appartement que Promocil lui a trouvé, quelques semaines après la tornade.
Jasmine Piot, dans l'appartement que Promocil lui a trouvé, quelques semaines après la tornade.

|  À HAUTMONT |

Jusqu'au 3 août, Jasmine Piot était locataire à la résidence du Figuier, allée d'Halver. Relogée depuis plus d'un mois dans un autre immeuble de Promocil, cette Hautmontoise de 53 ans a eu la chance de retrouver le confort d'un appartement. Invalide, elle regrette néanmoins d'être livrée à elle-même.

Elle en est consciente, «  j'ai eu de la chance d'avoir ce logement par le CIL. Des gens sont très mal relogés ».


Mais la vie n'a pas encore complètement repris son cours, comme avant. Depuis plus d'un mois, après avoir été hébergée par une amie, Jasmine Piot habite dans un appartement de la rue de l'Abattoir. Chichement. Une table, une chaise, un frigo, un micro-ondes, un sommier et un canapé. La plupart de ces affaires proviennent de son ancien logement, récupérées et amenées par les services municipaux.

Comme beaucoup d'autres sinistrés hautmontois, Jasmine a dressé une liste des meubles qu'il lui fallait. La mairie lui a octroyé un bon, dans lequel tout est noté : une machine à laver, quatre chaises de cuisine, un meuble pour les casseroles, un autre pour la salle de bains... Le nécessaire pour reprendre le cours normal de la vie, quoi.

Sa voiture a été détruite par la tornade. Elle a réussi à en trouver une autre, le temps d'aller au dépôt, dans les anciens locaux de Vallourec, qui ouvre ses portes le mardi et le jeudi. «  C'est une brocante ! » Les meubles sont trop vieux, en mauvais état. «  Tout ce qu'on nous a donné, ça n'est pas neuf », confirme le responsable du dépôt. Il y avait bien de l'électroménager en bon état, mais «  il n'y a plus grand chose ». «  C'est pas facile d'obtenir des meubles, poursuit le responsable. Et en plus, encore faut-il que ça plaise aux gens ! »

643 euros par mois

Avec 643 euros de pension par mois, sans voiture, Jasmine a des difficultés à s'organiser. Sans oublier son invalidité. Après avoir travaillé quatorze ans comme secrétaire à l'usine EMNE, elle a été victime d'un licenciement économique en 1988. Elle a ensuite vécu de petits boulots et de contrats aidés, avant d'être reconnue en deuxième catégorie en 2002.

«  Vous êtes livré à vous-même, regrette-t-elle. Au début, ça allait. Mais maintenant, j'ai l'impression d'être un fardeau ! » Les démarches sont souvent laborieuses, les résultats se font attendre et restent parfois décevants. «  S'ils le font à moi, ils le font aux autres », s'aperçoit Jasmine. Après la tornade, pourtant, elle n'avait rien demandé. Elle a dormi quelques nuits chez elle, malgré les reproches des sapeurs-pompiers. Les plafonds menaçaient de s'écrouler, l'eau avait inondé l'appartement. Aujourd'hui elle est au sec, à l'abri, mais les difficultés subsistent.


16/10/2008
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