Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Isabelle et Abdelhakim ont perdu leurs souvenirs dans la tornade

 Le papa d'Isabelle contemple, désoeuvré, ce qu'il reste de la maison.

Abdelhakim et Isabelle, respectivement 35 et 45 ans, étaient chez eux le soir de la tornade. Tous deux ont été lourdement blessés. Un peu plus de deux semaines après la catastrophe, ils racontent ce qu'ils ont vécu, encore sous le choc.

« Ça semblait irréel. Même dans les films, on ne voit pas ça. » Joint par téléphone dans sa chambre d'hôpital à Lille, Abdelhakim se repasse les images de cette nuit cauchemardesque. Avec sa compagne, il rentrait tout juste de la fête du Bimberlot au Quesnoy quand la tornade s'est abattue sur leur habitation.

Lui était dans la cuisine, elle dans le salon quand ils ont entendu comme un bruit de pierres s'écrasant contre le volet. « Un bruit assourdissant, précise Abdelhakim, ça faisait des ultra-sons. » Ils ne pensent alors pas une seule seconde à une tornade. Sur le moment, Abdelhakim songe même à une explosion due au gaz. Il ne comprend pas ce qui se passe : « J'ai regardé par la fenêtre, j'ai eu l'impression que le mur avait fondu. Comme si un gros nuage était rentré dans la maison. » Puis Abdelhakim voit des briques et des branches voler.

La baie vitrée explose. Isabelle se tient à la table de la cuisine, lui à une porte. Mais le souffle du vent est plus fort : le couple est aspiré et projeté quinze mètres plus loin.

Abdelhakim perd quelques minutes connaissance. C'est sa compagne qui le retrouve parmi les briques et les arbres qui jonchent le sol. Tous les deux se plaignent du dos, mais ils retournent vers leur maison. Le temps de prendre quelques affaires. Avant de quitter les lieux. Rapidement, des voisins viennent à leur secours. Puis les pompiers arrivent et les prennent en charge.

Isabelle et Abdelhakim sont transférés à l'hôpital. Ils font partis des quatorze blessés graves. Pronostic : vertèbres fracturées pour les deux.

Abdelhakim est transféré à l'hôpital de Lille, Isabelle est prise en charge par les médecins de Maubeuge.

Le plus dur, perdre ses souvenirs

À ce jour, Abdelhakim est toujours hospitalisé à Lille. Isabelle a quitté l'hôpital une petite semaine après le passage de la tornade mais elle devra porter un corset pendant quatre mois.

Deux semaines après la catastrophe, Abdelhakim commence tout juste à réaliser ce qui s'est passé. Mais il a encore du mal à y croire : « C'est quelque chose d'irréel. Une tornade... » Alors, pour « oublier », l'homme parle. De ce qu'il a vécu, de ce qu'il a ressenti, des différentes interventions chirurgicales qu'il a subies.

Une sorte d'exutoire.

Pour Isabelle, c'est beaucoup plus dur. Encore en état de choc, elle a du mal à mettre des mots sur les événements. Dès qu'elle évoque cette nuit du 3 août, les larmes coulent sur ses joues et ses mains se mettent à trembler. La voix pourtant rassurante de sa maman, tout à côté, ne parvient pas à l'apaiser.

C'est trop dur. Isabelle n'est pas encore retournée voir sa maison, elle ne veut pas. « C'est dur. J'ai tout perdu, tous mes souvenirs. » L'avenir, pour le moment, ils n'y pensent pas. « On vit au jour le jour, confie Marie Plouvier, la maman d'Isabelle. On parle un peu de ce qui s'est passé mais c'est difficile. Isabelle est très mal. Le bruit de la machine l'effraie, alors l'avenir... » Et son mari d'ajouter : « Il faudra du temps. »



21/08/2008
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres