Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Isabelle et Abdelhakim, d'Hautmont, désespèrent de voir leur maison reconstruite


 Isabelle est toujours en arrêt, Abdelhakim a, lui, repris le travail.Isabelle est toujours en arrêt, Abdelhakim a, lui, repris le travail.

|  TORNADE |

Dix-huit mois se sont écoulés depuis le passage de la tornade dans le val de Sambre. Rue Fernand-Rousselle, à Hautmont, la maison d'Isabelle et Hakim n'est pourtant toujours que ruines et amas de pierres. Le couple pensait commencer à reconstruire leur logement avant Noël, ils devront encore attendre.

PAR EMMANUELLE BOBINEAU

maubeuge@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

« Je pensais avoir une bonne nouvelle à vous annoncer, mais bon... » La déception se lit dans les yeux d'Abdelhakim Souidi. Avec sa compagne Isabelle, il attend depuis maintenant presque dix-huit mois de pouvoir réintégrer sa maison rue Fernand-Rousselle à Hautmont, ravagée par la tornade d'août 2008. Lenteurs administratives. Après les assurances et les experts, ils doivent maintenant attendre que l'entreprise de désamiantage passe, avant de pouvoir raser les fondations, et enfin penser à reconstruire. Autant dire qu'ils ne sont pas prêts de retrouver leurs repères. Abdelhakim « ne donne même plus de dates, sinon on est déçus. C'est usant. » Si les travaux de démolition ont pris autant de retard, c'est à cause du désamiantage. Coût : 17 000 E, pris en charge par l'assurance, après des mois de négociations. « L'assurance, explique Abdelhakim Souidi, ne comprenait pas pourquoi le désamiantage chez moi était plus cher que chez certains. » C'est donc l'inspection du travail qui a téléphoné à l'assurance du couple pour expliquer en quoi consistaient les travaux. « On est un peu découragés, c'est trop long. » Le facteur temps comme source d'inquiétude. Pendant quinze mois, les Hautmontois ont bénéficié d'une aide de l'assurance qui a pris en charge le loyer de la maison dans laquelle ils se sont installés en attendant de reconstruire. Mais les quinze mois sont passés, Isabelle et Abdelhakim vont désormais devoir s'acquitter du loyer, « sachant qu'on continue à payer le crédit pour la maison ». Trop lourd, pour Isabelle qui est aujourd'hui « dégoûtée » de la tournure que les choses ont prise. Son compagnon commente : « Rien n'avance, les gens sont pas pressés. Nous, on a le temps qui court, mais ils se rendent pas compte. » Le visage grave, il ajoute : « Les administrations, faut les harceler. Si vous ne râlez pas un peu, vous n'avez rien. » Isabelle estime même qu'il règne une certaine hypocrisie : « Les gens ont pitié de nous par-devant, mais dès qu'on n'est plus là, ils n'en ont rien à faire. » En outre, Isabelle et Abdelhakim attendent toujours de savoir s'ils peuvent racheter une parcelle du terrain de leur voisine. Celle-ci est d'accord, mais aucun papier officiel ne circule pour le moment. Blocage. « On ne nous donne pas l'info. Nous, on ne peut pas construire dessus si on n'a pas reçu un accord écrit. » Et comme si ça ne suffisait pas, Isabelle, qui devait reprendre le travail en septembre, s'est faite une rupture des ligaments croisés. Elle doit se faire opérer en janvier, « normalement ». Depuis la tornade, la jeune femme vit au jour le jour. « Ça ne sert à rien de voir plus loin, on ne sait jamais ce qui peut arriver. »



source la voix du nord



23/12/2009
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