Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Ils n'ont pas pu quitter leur maison dévastée


 Jacques Cras doit passer par le garage pour accéder à sa maison, investie par les entrepreneurs.
Jacques Cras doit passer par le garage pour accéder à sa maison, investie par les entrepreneurs.

|  SIX MOIS APRÈS LA TORNADE |

Ils ont subi des dégâts importants, mais pas suffisamment pour bénéficier d'un bungalow. Ou bien, ils ont refusé d'abandonner leur maison. La majorité. Ces sinistrés de la rue Aimé-Collet à Hautmont ont appris à vivre pendant six mois au milieu des seaux d'eau et du bruit des travaux.

Au 38 de la rue Aimé-Collet, le salon des Wallet s'est transformé en chambre à coucher. Deux lits en vis-à-vis de la porte d'entrée. «  On vit groupés ! » sourit Marie-Jeanne Wallet. Et dans le bruit strident des perceuses. Le 3 août, la toiture de leur habitation s'est envolée. Les chambres à l'étage ne pouvaient plus être occupées. Mais pour Claude Wallet, hors de question de quitter la maison pour un mobile home : « Faire la navette ? Non. On a bâché le toit et puis c'est tout. » Sentiment partagé par Edith Giancou, au 108 : « Une maison pas chauffée se délabre encore plus vite. Alors chauffer ma maison et un mobile home, pas possible. » Tous soulèvent la même crainte d'être pillés, les jours suivant la tornade. « On a dormi chez ma fille en bas de la rue, raconte une riveraine qui préfère garder l'anonymat. On rentrait de vacances, tout était écroulé. Les meubles étaient abîmés.

On avait mis des seaux et des bacs partout. On est resté chez nous, parce qu'il y avait quand même quatre pièces dans lesquelles on pouvait vivre. On a passé un très mauvais moment », conclut-elle.

« Les premiers jours, on n'avait ni eau ni électricité », poursuit Jacques Cras, du 58. Tous conviennent que le plus dur est passé, mais des traces subsistent : «  Au mois d'août, je serai pas tranquille », confie Edith Giancou. «  On voit encore les bâches sur les toits des maisons, dit Jacques Cras. C'est ça qui est stressant. Quand il y a du vent, on les entend qui claquent. » Beaucoup précisent leur colère auprès des entrepreneurs. Alain Tourneux n'a pas reçu sa facture de maçonnerie, qui lui permettrait de toucher 2 000 E au titre de la vétusté de son logement. Facture à faire valoir auprès des assurances : «  Les entreprises traînent de trop, on a bien du mal. » David Dubuc, locataire au 86, rue Aimé-Collet, remet carrément en cause les travaux qui ont été faits : «  La porte a été mal calfeutrée ! Quand il pleut, il y a de l'eau jusqu'à la télé ! » Claude Wallet attend de pied ferme l'artisan qui s'est occupé de son parquet : «  Il m'a fait des creux dans le parquet. » Le soir, il examine le travail des entrepreneurs : «  Si c'est mal fait, ils recommencent ! »

 • JULIEN CASTELLI

la voix du nord



03/02/2009
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