Tornade Hautmont

L e bilan des dégâts se précise et le relogement des victimes s’organise à Hautmont et dans les trois autres communes du Nord touchées par la tornade du dimanche 3 août. Mardi, les maires des quatre villes dressaient un nouvel état des lieux, forcément transitoire. Certains habitants, en vacances lors du drame, ne découvrent les dommages causés à leurs habitations qu’au moment de leur retour. Au reste, les pluies qui se sont abattues en fin de semaine dernière sur les maisons dont la toiture a été partiellement ou entièrement arrachée ont subi de nouvelles avaries dont il conviendra d’évaluer l’étendue. En bref, le nombre de sinistres déclarés est susceptible de croître au cours des prochains jours.

Deux écoles et un lycée endommagés

Pour l’heure, assurances et municipalités parlent de 1 584 maisons touchées, dont 291 ne pourront être sauvées. Mais les villes commencent également à prendre la mesure des dégradations subies par les équipements publics. À quinze jours de la rentrée scolaire, celles dont souffrent les établissements scolaires inquiètent singulièrement la commune d’Hautmont. Une école maternelle et une école primaire ont essuyé la tornade de plein fouet. Un lycée professionnel a été endommagé sur une large moitié de ses locaux. La ville envisage des solutions transitoires, qui risquent de lui imposer de nouvelles contraintes en termes de transports. Ainsi, les élèves de primaire seront-ils accueillis à Maubeuge, à 8 kilomètres de chez eux. La moitié de ceux du lycée - environ 250 jeunes - devraient rejoindre un établissement de la commune limitrophe de Feignies, située elle aussi à une dizaine de kilomètres.

40 à 50 millions d’euros de dégâts

Concernant l’épineux dossier des indemnisations, les voix sont moins en accord entre les assurances et les élus. Lundi, les premières, représentées par l’Association française de l’assurance (AFA), estimaient leur montant à 40 millions d’euros pour la seule commune d’Hautmont. Un chiffre qui dissone avec celui qu’avançait vendredi la ville de Maubeuge : moins touchée qu’Hautmont, elle jaugeait le montant de ses dégâts à 50 millions d’euros.

Mardi, les élus ont opté pour la prudence et ne se sont pas risqués à annoncer de montant global. Yann Boaretto, le « monsieur assurance » nommé par le gouvernement, n’a pas lui non plus arrêté de chiffre, même provisoire. Il affirme, en outre, que l’ensemble des victimes couvertes seront prises en charge par leur assurance privée. Selon lui, le processus de reconnaissance en catastrophe naturelle enclenché par le gouvernement « ni ne ralentira, ni n’améliorera, ni ne réduira les indemnisations des assurés ». Elle ne concernera « que ceux qui auraient été victimes d’une inondation, liée à la tempête, ce qui n’est pratiquement pas arrivé », a-t-il précisé.

Le relogement d’urgence, enfin, progresse à petits pas. Selon la préfecture, 69 familles auraient retrouvé un toit, la plupart dans du provisoire, certaines dans du durable.