Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Hautmont : réparer, ou reconstruire ?

 Tout un quartier d'Hautmont a été anéanti. Destruction ou reconstruction des habitations, telle est la question.

Tout un quartier d'Hautmont a été anéanti. Destruction ou reconstruction des habitations, telle est la question.

Passé l'union quasi sacrée du début, c'est la première polémique d'après-drame. Joël Wilmotte, maire d'Hautmont, a déclaré avant-hier que les assurances ne tenaient pas leurs promesses initiales.

« Elles avaient annoncé par exemple que les sinistrés ne paieraient pas leurs franchises. Or je constate que 90 % de ceux qui ont eu leurs véhicules dégradés ont dû s'en acquitter. » Agent d'assurance à Axa Hautmont, Frédéric Osinski rétorque : «  Rien que pour ma part, je n'applique pas de franchise et je pense avoir plus de 10 % des dossiers. » Désigné « Monsieur Assurance » par l'État, Yann Boaretto, qui se dit neutre, «  en aucun cas le défenseur des assureurs », va dans le même sens : «  Il n'y a pas eu de vraies promesses dans ce sens, or de nombreuses compagnies ont eu ce geste. Par ailleurs, les assurances ont souvent été au-delà de ce qu'elles étaient tenues de faire. » Le maire d'Hautmont a par ailleurs allié le geste à la parole. Il a annoncé, toujours à l'occasion de la rentrée, la création d'une association de sinistrés, armée d'avocats, d'experts comptables... «  Face à un groupe organisé comme les assurances, il faut s'organiser ».

Le maire entend ainsi faire pression. Au sujet de la prise en charge des non-assurés, au nombre, selon l'édile, de vingt-six, dont huit à Hautmont. «  Pour eux, il faut que tout le monde mette la main à la poche. » Mais surtout, il espère de la sorte avoir plus de poids dans la perspective de la reconstruction.

Dans les rues Fernand-Roussel et du Vélodrome, «  sur trente maisons, deux restent debout ». Il estime à 1 km², à peu près, la surface « anéantie ». Là, deux logiques s'opposent. Lui imagine un nouveau quartier. Repensé. Quitte à, par exemple, orienter différemment une maison. « Dans le respect, et j'insiste, de ce que souhaitent les propriétaires ».

Les assurances, elles, préfèrent réparer ou reconstruire sur les fondations quand cela est possible. Ça leur coûte moins cher. Jean-Marie Sculfort est assureur : « Je comprends la position du maire qui milite pour une urbanisation cohérente. Chez moi, on accepte de payer la reconstruction à un autre endroit si nécessaire. Mais si ça ne l'est pas, qui va payer la différence ? » Arbitrées par « Monsieur Assurances », les discussions sont régulières. À l'écart des sinistrés, qui attendent impatiemment que la situation se débloque pour pouvoir se projeter.



05/09/2008
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