Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

eux mois et demi passés, les époux Foury ont enfin leur bungalow mais ne peuvent l'occuper

 Alexandre Foury (avec sa femme Sabrina) tient le câble d'électricité non raccordé de son bungalow. Au fond, le toit de sa maison.
Alexandre Foury (avec sa femme Sabrina) tient le câble d'électricité non raccordé de son bungalow. Au fond, le toit de sa maison.

|  À NEUF-MESNIL |

À Neuf-Mesnil, les quatre derniers bungalows ont été livrés le 5 octobre. Quatre semaines après les cinq premiers, soit deux mois après la tornade. Les clés de l'un de ces mobile homes ont été remises à Sabrina et Alexandre Foury. Mais le jeune couple ne peut l'occuper, faute d'installation électrique... et d'envie.

Sabrina et Alexandre Foury ont acheté une maison il y a cinq ans, au 56, rue Lucienne-Legrand. Le 3 août, la tornade passe par là : la charpente se soulève puis se remet en place. La pergola, le plafond de leur chambre et la cheminée subissent également des dégâts.

Les époux Foury s'en remettent alors à leur assurance, qui mandate un cabinet d'expertise. «  On nous a dit qu'on pouvait continuer à occuper notre maison », rapporte Alexandre Foury. Mais le 3 septembre, la municipalité mandate un autre expert, le cabinet Veritas. Son verdict est tout autre : «  Suite à l'examen visuel, l'instabilité de la charpente ne permet pas aux occupants de rester dans leur logement », conclut l'enquête.

Aussitôt, la maison des Foury est placée en arrêté de péril. Un bungalow leur est attribué. Mais le jeune couple ne souhaite pas l'occuper : «  On nous aurait dit de partir le lendemain de la tornade, pas de problème. Mais là, ça fait deux mois et demi », râle Alexandre Foury. Le père de famille (trois enfants) a depuis réalisé quelques menus travaux dans son habitation. Et hier matin, les ouvriers ont pris possession des lieux pour remettre la charpente en état. «  Dans trois semaines, tous les travaux seront finis. Alors, on va y vivre combien de temps dans le bungalow ? Trois semaines ? C'est inadmissible d'engager autant de frais pour si peu ! » Pointé du doigt par M. Foury, le maire, Daniel Leferme, a suivi les conclusions du cabinet Veritas : « Je suis là pour défendre ma population et éviter tout sinistre. En cas d'accident, c'est moi le responsable ! » Si les Foury ne gagnent pas leur bungalow, Daniel Leferme se déclare «  prêt à couper l'électricité et l'eau ». Alexandre Foury ironise : «  Jusqu'à ce qu'on nous donne les clés du bungalow, on avait le droit de mourir dans notre maison... » Mais au fait, pourquoi quatre longues semaines se sont-elles écoulées entre la livraison des premiers mobile homes et des derniers ? Daniel Leferme «  n'en sait rien ». Christian Barré, architecte du groupe SNI, chargé de la livraison des bungalows, «  ne comprend pas bien » l'ignorance du maire à ce sujet : «  On répond à une demande exprimée par les collectivités (ici la municipalité de Neuf-Mesnil). Entre cette demande et l'arrivée des mobile homes, il se passe une semaine, quinze jours maxi. À Neuf-Mesnil, une demande a été faite, puis annulée, puis refaite. » Finalement, les quatre derniers bungalows sont arrivés le 3 octobre. Mais comble du comble, Sabrina et Alexandre Foury ne peuvent pas occuper le leur, placé rue Lucienne-Legrand, juste à côté de leur maison. Leur mauvaise volonté n'est pas (seulement) en cause : l'électricité n'y est toujours pas installée ! Un poteau électrique a été posé lundi, mais EDF n'avait, jusqu'à hier midi, procédé à aucun raccordement. Pour M. Foury, hors de question d'accepter les clés dans ces conditions, «  car après, on doit payer l'assurance ». Daniel Leferme rassure : «  Ce sera remboursé par le CCAS. » En attendant la lumière, les Foury continuent d'occuper leur maison.


16/10/2008
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