Depuis la tornade, la famille Lalami
a passé son premier Noël chez elle

Ada Lalami et son fils Lakdar ont chacun fait reconstruire leur maison. Deux ans de mobile home et les voilà à nouveau chez eux. PHOTO « LA VOIX »

Avant le 3 août 2008, une grande maison s'élevait au 84 impasse du Vélodrome. Une maison construite par le pater Lalami, à partir de 1973 : « Il l'a retapée de A à Z pendant trente ans », rapporte Saïd Lalami, fils de l'ouvrier des mines aujourd'hui décédé. Une maison familiale « à la valeur sentimentale », qu'il a pourtant fallu raser après ce maudit 3 août. Les fondations étaient ébranlées, les murs fissurés. Et la charpente avait atterri chez le voisin. « J'ai eu du mal, mes souvenirs étaient là », rapporte Ada Lalami. Cette maman de six enfants emménage alors avec son petit dernier dans un mobile home. Sans jamais se plaindre : « Je me sentais chez moi, on avait le confort. Bien sûr, c'était petit, mais on était content. » Mme Lalami ne s'est pas retrouvée isolée, puisqu'à sa droite, était installé le mobile home de son fils Lakdar, également sinistré. Et à sa gauche, il y avait son beau-fils. « On a recréé une petite communauté dans les mobile homes, rapporte Saïd, qui n'a pas été sinistré. Ce n'est pas l'espace qu'il faut pour se réunir, c'est l'envie. » Il n'empêche : Ada Lalami avait besoin d'un autre chez soi. « Deux à trois par jour », pendant deux ans, elle parcourt les 50 mètres qui séparent le mobile home du chantier de sa maison en reconstruction. En bonne maîtresse de maison : « Pendant qu'il neigeait, je venais à 7 heures du matin ouvrir aux ouvriers. Je surveillais mon chantier jusqu'à la dernière minute ! »

Repères

Et puis le jour tant attendu est arrivé : c'était le 11 décembre. Ada Lalami a officiellement regagné ses pénates. Une nouvelle vie ? « Pas spécialement. Il n'y a rien qui change. » Des détails, tout de même : la maison a été reconstruite légèrement plus en aval sur le terrain. Le salon a pris la place de la cuisine. Et inversement. Tout le mobilier a été remplacé. Des repères à acquérir pour Ada : « Il faut le temps. » Le 25 décembre 2008, Noël avait été célébré en famille, dans les deux bungalows des Lalami. Deux ans plus tard, Ada a convié enfants et petits-enfants dans la nouvelle bâtisse familiale. Pas de sapin dedans, « car avec le déménagement, on n'a pas eu le temps de s'en occuper ». La tornade a pris une maison à Ada, mais pas ses souvenirs. La demeure de son mari bâtisseur restera « toujours dans notre coeur ».

À Hautmont, quatre mobile homes sont encore occupés.

source la voix du nord