Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Coups de pelles et plantation d'un chêne : c'est parti pour la reconstruction paysagère


 Le paysagiste G. Clément, entouré des enfants de l'école Jean- Mabuse, a participé à la plantation d'un chêne au parc Paillot.Le paysagiste G. Clément, entouré des enfants de l'école Jean- Mabuse, a participé à la plantation d'un chêne au parc Paillot.

|  ENVIRONNEMENT |

Le passage de la tornade, en août 2008, a donné à Maubeuge un autre visage. Et obligé la ville à lancer la conception d'un nouveau plan paysager, présenté hier à la Maison folie.

PAR MYRIAM ZENINI

maubeuge@lavoixdunord.fr PHOTO BRUNO FAVA

Savaient-ils pourquoi ils étaient présents au parc Paillot hier, Kaci, Teddy, Rayan, Philippe et Léna ? « Pour respirer ».

C'est sûr. Mais encore ? « Pour planter des arbres. Parce qu'il y a eu une tornade et pour que la ville soit plus belle », explique Teddy.

Armés de petites pelles, des élèves de CE 2 de l'école Jean-Mabuse ont participé à la plantation d'un chêne en plein parc Georges-Paillot, coincé entre la mairie et les fortifications. Ils n'étaient pas seuls, bien sûr. Des élus, parmi lesquels Christophe Di Pompéo pour représenter le conseil régional, et Rémi Pauvros, maire de Maubeuge y sont allés de leurs coups de pelles. Objectif : planter un premier chêne, acte symbolique, avant la présentation, à la Maison folie du plan paysager. Un plan rendu nécessaire par les dégâts que la tornade d'août 2008 a infligé à la ville, à ses remparts et à son parc arborifère.

Une réflexion globale, dixit le dossier de presse, a été engagée l'an passé. Un remodelage du paysage de centre-ville qui se doit d'être cohérent avec le futur projet d'extension du zoo. Mais pas seulement. Englobées dans le périmètre, une grande partie des fortifications érigées en son temps par Vauban sont classées monuments historiques. « Comment reconstruire ? » est donc la question qui s'est posée aux maîtres d'oeuvres du projet, les paysagistes Gilles Clément et Philippe Thomas, et l'architecte et urbaniste en patrimoine Éric Bariol. « Quand on a commencé l'étude, on a fait un état des lieux.

On a regardé ce qui était détruit, mais aussi que les fortifications réapparaissaient à certains endroits », explique Philippe Thomas. « C'est toujours très intéressant, car chaque catastrophe révèle des choses », confirme Gilles Clément. En plus du patrimoine historique, une certaine biodiversité.

Les paysagistes ont donc conçu un plan en quatre temps,

Ainsi, la première phase consiste à planter des arbres et à aménager le parc Georges-Paillot, et ce jusqu'aux abords des immeubles Vauban. Un reboisement qui devrait démarrer au printemps prochain. Mais d'abord, une vingtaine d'arbres seront plantés en cette fin d'automne, grâce aux dons de la fondation de Lille (présidée par Pierre Mauroy) et de l'École de commerce supérieure de Lille. La phase deux comprendra une plantation et une reconstitution des ouvrages historiques du quartier de la Joyeuse. Troisième étape, la reconstitution de la demi-lune de Bavay, suivie, en quatrième point, de la mise en oeuvre de la gestion différenciée des espaces verts.

Cette reconstruction devrait prendre du temps, et pourrait courir jusqu'en 2015. Mots d'ordre : respect du patrimoine et visibilité de l'architecture historique du centre-ville, avec la plantation d'arbres bas, de buissons, « de grands massifs décoratifs, de graminés, ces plantes à feuillages très fin », explique Gilles Clément. Des Eulalies et des anémones du Japon feront également partie du paysage. « Nous voulons qu'il y ait peu d'entretien, peu d'arrosage, et surtout, pas de pesticides ni d'engrais. Car les insectes sont nécessaires » à la diversité, justement.

Autre axe exploré et pas des moindres : le respect de la diversité animale, cette fois. Pour ce faire, un grand parc verra le jour, baptisé le Jardin du loup à crinière, que les gens pourront admirer gratuitement. Pourquoi ce nom ? Parce que, outre deux ou trois autres espèces, y trônera le loup à crinière, une catégorie menacée, et affublée « de caractéristiques émouvantes », explique Gilles Clément. En plus de sa démarche anglé, « il est timide, élégant et végétarien ». •



la voix du nord 



05/12/2009
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