Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Conjurer la tornade par un retour au football

Conjurer la tornade par un retour au football, l'épreuve rédemptrice des frères Lalami

 Nouari Lalami a retrouvé ses joueurs et les terrains: «On est bien obligé de reprendre un jour.»

Nouari Lalami a retrouvé ses joueurs et les terrains: «On est bien obligé de reprendre un jour.»

Les frères Lalami se relèvent durement de la catastrophe qui les a secoués comme bien d'autres. La tornade leur a beaucoup pris, reléguant le foot et l'AS Hautmont au « deuxième, troisième, quatrième plan. 

 Impressions de la fratrie alors qu'il faut bien essayer de reprendre sa vie d'avant.

Stade Saint-Exupery, jeudi soir. Le temps frisquet n'incite pas de lymphatiques footballeurs hautmontois à débuter leur entraînement. Coach Nouari Lalami les réveille d'une gueulante : « Bon les gars, c'est le ramadan, mais vous allez pas m'endormir ! » Se ressaisir et repartir. Les joueurs de l'ASH l'ont bien fait après une préparation tronquée puisqu'ils n'ont pas perdu les deux matchs qu'ils ont disputés, après le report des deux premiers.

Le pavillon de Nouari Lalami n'a pas été trop endommagé par la tornade, mais l'homme a eu très peur pour sa maman, échappée miraculeusement de son habitation, rue du Vélodrome. « Cette maison, c'était notre patrimoine, celui que nous avait transmis notre père qui était mineur, poursuit Blaze Lalami. Mais dans notre malheur, on a eu beaucoup de bonheur, on a e u la vie sauve. » Yvette Colmain, l'une des trois victimes, était leur plus proche voisine... Lakhdar Lalami, l'entraîneur de l'équipe réserve de l'ASH, partait en vacances lorsque la tornade a balayé son pavillon. Un mois et demi plus tard, le Hautmontois est toujours en état de choc. Il n'a pas repris ses activités au sein du club et ne veut plus parler de tout ça. « On ne savait pas qu'il y avait une vie derrière ce qu'on était en train de vivre », confie son frère Nouari.

Et le foot dans tout ça ? « On ne s'est pas retrouvé dans l'impossibilité de reprendre les entraînements, c'est juste qu'on n'y a pas pensé  », indique le coach. Il remercie ses joueurs : « J'ai reçu beaucoup d'appels. Pas pour savoir s'il y avait entraînement, mais pour prendre des nouvelles. » Les dirigeants remercient aussi Joël Wilmotte, l'association Solidarité Avesnois ou encore le club de foot de Saint-Pol-sur-Ternoise, qui leur a adressé un chèque de 2 600 E. En revanche, Nouari Lalami se dit «  déçu » par l'attitude de deux entraîneurs du secteur, « Jeumont et Douzies, pour ne pas les citer », qu'il a dû contacter pour faire annuler deux matchs amicaux prévus en août. « Ensuite, ils n'ont pas pris de nouvelles. » Quelque part aujourd'hui, les entraînements et les matchs sont comme une bouffée d'oxygène : « Revenir au foot, ça nous a permis d'évacuer le stress », témoigne Ahmed Hachmi, libéro sinistré de l'ASH, et beau-frère des Lalami. On vient ici pour se vider l'esprit car quand on passe dans le quartier, tout est défoncé. On se croirait encore en guerre. » Le stade Jean-Damien, habituel terrain d'entraînement de l'équipe première, a été fortement endommagé par la tornade. « Il est en cours de rénovation », indique Pierre Hantute, adjoint aux sports. Même sans eau et électricité, les équipes de jeunes ont pu y reprendre les entraînements. « Sans risques, rassure le président Saïd Lalami. C'est juste que tout autour, il y a les mobile-homes...  » 



21/09/2008
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