Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Claude Dupont maire de boussieres sur sambre : « J'ai eu un blocage, je ne savais pas si c'était réel... »

 Sur la commune, ce sont en majorité de jeunes propriétaires, ayant fait construire, qui ont été les premières victimes.

|  BOUSSIÈRES-SUR-SAMBRE |

C'est un village de 432 âmes. Un endroit où le maire, Claude Dupont, est un enfant de la commune. Il n'avait jamais imaginé devoir faire face à un tel drame, chez lui. Depuis le début de la catastrophe, il est donc partout dans ce bourg où ce sont les particuliers qui ont le plus souffert.

Une conférence de presse qui dure à peine une heure, et c'est trente appels en absence pour le maire Claude Dupont. « On peut se voir, mais il faut juste que je sois chez moi ». Comprendre à la mairie, où le téléphone n'arrête pas de sonner : c'est là qu'il est à poste depuis plus d'une semaine. Quand il n'est pas auprès des sinistrés : « On n'a pas les mêmes moyens qu'à Hautmont ou Maubeuge ici, dans un village comme ici, l'interlocuteur, c'est le maire ».

Les cernes qui marquent son visage témoignent qu'il n'a pas pris le temps de souffler : « J'y suis du matin au soir, J'y étais du soir au matin, mais il fallait que je fasse attention à moi ». Il se serait bien passé de ce « régime tornade », des nuits blanches et des quatre kilos en moins sur la balance. « Je suis arrivé une demi-heure après, c'était très choquant. J'ai eu un blocage, je voulais entrer par Hautmont, ce n'était pas possible. Je ne savais pas si c'était réel. » Avant, rapidement, de se ressaisir, de retrousser ses manches pour monter sur les toits y installer les bâches, rassurer les habitants, recevoir les premiers dons. « J'ai déploré le manque d'aide des entreprises, depuis qu'on est passés à la télé, certaines se sont manifestées, sinon ce sont des associations qui sont arrivées en premier. » Sur sa commune, ce sont les particuliers qui ont pris de plein fouet la tornade : « Pour la municipalité, on n'a que des arbres à déplorer, rien n'a été touché en bâtiment ». Au total, une quarantaine de maisons touchées, dont celle du couple Poulet, en plein passage de la tornade, dont il ne reste rien aujourd'hui. Les militaires ont fini de nettoyer tout le terrain. « Notre problème ici, c'est que les gens avaient fait construire ce qu'ils voulaient, c'était un rêve de maison de gens qui travaillaient, qui avaient fait leur intérieur... ». Pour lui, le problème sera donc de refaire : « les assurances feront de leur mieux, mais elles ne pourront pas faire l'impossible », explique-t-il pour résumer les heures de travail que chacun, dans ces maisons résidentielles, avait pu investir. Il y voit donc davantage les préjudices moraux et financiers qui vont découler de ce drame même si, dans le village, la solidarité aussi a compté. « On a eu beaucoup de petits sinistres, les gens nous disaient "c'est rien, allez voir les autres, nous ça va". » La salle du conseil est encore pleine de denrées alimentaires, de gazinières et de produits pour bébé, à tel point qu'un stockage a dû être organisé dans l'église... « Ça fait chaud au coeur de voir que les gens pensent à nous, même la ville de Lille nous a envoyé des dons ou les petites communes, touchées avant nous par des sinistres. »



14/08/2008
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