Tornade Hautmont

C'est d'abord la municipalité de Maubeuge qui signale dans un communiqué « qu'elle n'a mandaté ni couvreur, ni expert, ni assurance » et demande donc à la population d'être « prudente ». Parce que des gens sont arrivés à la mairie en expliquant, à chaque fois, des situations similaires : des « couvreurs » qui mettent une bâche en échange d'argent liquide, un assureur qui prétend venir de la part de la municipalité..

 « On est arrivé chez une vieille dame, elle avait payé 3 ou 500 E pour une bâche de 2x5 ! » s'énervait un pompier dimanche, alors qu'eux étaient appelés pour « récupérer » ces dégâts.

De leur côté, les professionnels du bâtiment comme la chambre des métiers et de l'artisanat ou la CAPEB préviennent le grand public contre « certains individus qui ne sont pas immatriculés au répertoire des métiers ou au registre du commerce ». Face à cela, la première prévention est donc d'aller se renseigner, il est aussi possible de les joindre pour vérifier la légalité d'une entreprise*.

« Le cas a déjà été vus après la catastrophe de Toulouse, entre autres, soupirait Patrick Painon, de la fédération française des assurances. Ce qu'on répète aux gens, c'est qu'il faut, en priorité qu'ils aillent voir leur assureur, la personne qui les connaît. » Des comportements peu scrupuleux, qui visent d'autant plus les personnes fragilisées par les conséquences de la tornade.

Mercredi, rue Pierre-Curie à Hautmont, nous avons ainsi assisté au démarchage déroutant d'un expert indépendant venu paraît-il « aider les sinistrés ». À une famille qui attendait désespérément le passage d'un expert, l'homme a d'abord offert sa carte de visite, puis servi des propos aux relents démagogiques.

Cet expert indépendant a d'abord ironisé sur l'aide humanitaire envoyée au Darfour « alors qu'on ne fait rien ici ». Vu qu'il n'avait pas froid aux yeux, il a aussi dénoncé « l'incompétence totale » de Joël Wilmotte, critiqué le déplacement de Michèle Alliot-Marie - « elle est venue faire sa poule, si j'avais été là, ça ne se serait pas passé comme ça »... - et rhabillé pour l'hiver les assureurs, ces « arnaqueurs qui partent en vacances pendant que les gens sont dans la merde. »

Notre présence a tout de même fini par le gêner, et l'homme est allé faire son numéro ailleurs. La question est de savoir combien de personnes sont réceptives à ce genre de discours. Car prononcé au milieu de la détresse, il peut donner l'impression de sonner juste...