Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

Après la tornade, la « ville verte » peut-elle renaître de ses cendres ?


 Le défi à relever selon Jacques Lampquet: «Retrouver Maubeuge verte et historique».
Le défi à relever selon Jacques Lampquet: «Retrouver Maubeuge verte et historique».

Si la tornade a touché la ville dans sa chair, matériellement, et dans son coeur, elle s'en est également pris à ses poumons, lui arrachant une grande partie de son patrimoine végétal. Maubeuge peut-elle redevenir une « ville verte » ? Réponse avec Jacques Lamquet, des Pépinières de Beaufort.

PAR CAMILLE RAAD

maubeuge@lavoixdunord.fr «  Avec le végétal, rien n'est irréversible. » Et Jacques Lamquet, fort de ses connaissances, de son expérience et de son amour pour mère Nature, sait de quoi il parle. Une passion qui ne l'empêche pas de remettre les choses à leur place : «  Le plus important, c'est le volet humain... Après, il y a les arbres. Certains diront que c'est un drame écologique. On ne peut pas aller jusque-là. Sur cet aspect, il n'y a pas de souci qu'on ne peut régler. Il faut arrêter de jouer les pleureuses et analyser les choses. » Un point de vue loin d'être utopiste.

Simplement optimiste. «  Je pense que, dans le malheur, il y a du positif. Pour exemple, il y a environ dix ans, une tempête a dévasté à 40 % l'arboretum du château de Balaine (Allier), le plus vieil arboretum français. Le surlendemain, la vicomtesse m'a dit que c'était un drame. Quelques années plus tard, elle ne m'a dit que du bien de cette tempête. Il y a eu un nettoyage naturel qui a permis le renouvellement de certaines espèces qu'elle n'aurait pas osé toucher, par amour des plantes. Aujourd'hui, c'est un des plus beaux de France. »

Un cas parmi d'autres qui laisse de l'espoir après la désolation. «  Dans certaines tribus indiennes du nord du Canada, lorsqu'un arbre tombe, arraché par une tempête, on lui donne une seconde vie en en faisant une sculpture. C'est la sagesse. Dans la nature, tout est toujours renouvelable. » Et la sagesse, selon le pépiniériste, voudrait que, pour végétaliser de nouveau la ville, les élus locaux fassent appel à l'élite française.

«  Il faut un regard neuf sur la ville. Nous, on aurait tendance à vouloir recréer le même Maubeuge. Mais ce n'est pas possible. Il faut faire venir une grosse pointure, l'un des meilleurs paysagistes-urbanistes. J'en connais deux ou trois en France. On ne peut pas se permettre de ne pas faire venir les meilleurs. Sinon, ce serait grave. » Germe même l'idée d'un comité de réflexion, local cette fois : «  Il serait restreint en nombre mais pluriel avec des élus et des pépiniéristes, urbanistes, etc. Il faut travailler ensemble. » Une entité qui viendrait appuyer l'homme de talent à qui serait confiée cette « verte » mission.

Autre point positif, selon Jacques Lamquet : «  Là, on redécouvre les remparts de Vauban et une ville nouvelle. Ce sera le grand travail de l'architecte paysagiste et urbaniste : retrouver Maubeuge verte et historique, ce que l'on avait un peu oublié. » Quant au temps que cela prendra : «  Ça a été vite et très bien nettoyé. Pour avoir une jolie végétation, cela va prendre environ six ou sept ans. »


09/10/2008
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