Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

À Maubeuge, la municipalité en est encore à recenser et chiffrer les dégâts

À Maubeuge, la multitude des arbres tombés lors du passage de la tornade de dimanche n'a fait que cacher un temps la forêt des réparations. La municipalité s'organise pour faire face aux besoins des habitants comme à l'hécatombe de ses propres bâtiments.

PAR SÉBASTIEN DUCROT

maubeuge@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

Yves Renaud se frotte le visage pour effacer les traces de fatigue. L'adjoint au maire était de permanence dimanche soir, lorsque la tornade a écumé les rues de Maubeuge. « Il a été décidé d'établir un PC de crise à l'hostellerie du Parc zoologique, car on ne pouvait pas le faire en mairie ». Des fenêtres de l'hôtel de ville avaient explosé, des cloisons avaient ployé, des serveurs informatiques avaient «  lâché  ».

Depuis dimanche, la municipalité reste en état d'urgence. Il a d'abord fallu déblayer les routes, en priorité celle menant à l'hôpital, « puis le "ring" qui entoure Maubeuge, pour permettre aux intervenants de se rendre sur place ». Certains quartiers devaient encore, hier, recevoir la visite des employés municipaux, nombreux à avoir interrompu leurs congés, sans compter des renforts venus des communes environnantes, jusque Lille.

Les crèches et centres aérés ont repris leurs activités. Soutenue par la municipalité d'Aulnoye notamment, la cantine centrale de Sous-le-Bois marche à nouveau. Pour les possessions communales, le bilan est plus lourd : 47 bâtiments répertoriés, comme le stade Léo-Lagrange, ont subi des dommages à divers niveaux de gravité. La piscine Pasteur a perdu son toit. 180 000 E de travaux à prévoir, selon l'expert indépendant, mandaté pour dialoguer avec les assurances. L'église de Sous-le-Bois, qui appartient à la commune, n'a plus de clocher. Des 27 écoles de la ville, seules quatre auraient subi des dommages, qui devraient être réparés pour le 1er septembre. Celles de Sous-le-Bois poseront le plus de problèmes. C'est dans ce quartier populaire également que la salle des fêtes a subi le plus de dégâts, les édifices du faubourg et de la Porte de Mons étant moins durement atteints. La salle Patureau héberge pour sa part 60 lits d'accueil ainsi qu'une nouvelle cellule de crise, pour relayer celle du centre ville.

Quid de l'éclairage public ? Il devait être rétabli pour ce soir ou demain, au terme des interventions les plus importantes d'EDF pour réalimenter le réseau. Patrouilles dans les quartiers et rencontres avec les riverains se poursuivent. Yves Renaud identifiait encore hier des rues ayant «  morflé », tout en expliquant que les interventions des services municipaux visaient en premier lieu à sécuriser les bâtiments pouvant présenter un danger.

Réparations, reconstructions... Toutes ces opérations auront un coût, qui devrait faire tourner les têtes. Le bilan chiffré doit être connu du maire Rémi Pauvros aujourd'hui, à l'heure de rencontrer les représentants de l'État (Premier ministre ou ministre de l'Intérieur). Il s'élèvera à plusieurs millions d'euros. Si on espère manifestement une intervention en haut lieu, l'espoir repose déjà sur la générosité de l'Association des maires du Nord... •



08/08/2008
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