Tornade Hautmont

Depuis lundi, dans une partie des rues Fernand-Roussel, du Vélodrome ou encore à la résidence du Figuier, le facteur ne passe plus. Parce qu'à l'adresse indiquée, il n'y a plus de boîte aux lettres... ou tout simplement plus de maison.

Depuis la catastrophe, l'agence postale a donc dû s'adapter à la situation. Elle propose notamment de réexpédier gratuitement le courrier vers les nouvelles adresses des sinistrés. Problème : jeudi, seule une cinquantaine de victimes s'étaient signalées à La Poste. « Les gens sont complètement paumés, dit Marie-Danièle, employée de l'agence hautmontoise. Regardez, c'est la période des allocations et on ne voit personne ! Les assurances commencent à envoyer des courriers, des avances, mais ce n'est pas la priorité des gens. Alors on conserve leur courrier. »

« Collègues choquées »

Les services offerts aux sinistrés ne s'arrêtent pas là. Ceux qui passent à l'agence reçoivent un coup de main pour rédiger des lettres, ou mettre fin à des prélèvements automatiques. Surtout, les employés de La Poste prêtent une oreille attentive aux victimes : « En ce moment, on ne fait que du social, raconte Francine, la chef d'équipe. Les gens ont besoin de parler. Ce matin, un grand-père est venu faire un changement d'adresse, il est resté une demi-heure. » À tel point que tout ça finit par peser sur le moral des guichetières : « J'ai deux collègues qui ont été choquées », indique Marie-Danièle. On rencontre l'une d'entre elles, mais impossible de lui parler : les larmes emplissent aussitôt ses yeux. « Vous savez, il faut les entendre, les gens, décrit Francine. Quand vous avez une personne qui vous dit que sa maison n'est plus qu'un tas de pierres, c'est pas facile. Et depuis mardi, on entend que ça... »