Tornade Hautmont

 Tornade Hautmont

À Boussières : c'était un pavillon mignon...

À Boussières : c'était un pavillon mignon...

 C'est ici, à Boussières-sur-Sambre, que la tornade a dévasté en premier. PHOTO PIERRE LE MASSON

Selon celui-ci, la tornade se serait formée dans ce champ, à la lisière de Pont-sur-Sambre et de Boussières-sur-Sambre. Puis elle a tout balayé. Sans pitié. Hautmont, certes, a payé le plus lourd tribut. Mais de nombreux habitants de Maubeuge, Neuf-Mesnil et de la petite commune de Boussières-sur-Sambre, la première touchée, se souviendront aussi longtemps de cette nuit de sinistre déluge.

Un téléphone sonne. « Ça doit être celui de ma mère. » Le jeune homme soulève quelques parpaings et briques poussiéreuses. « C'est le troisième que je récupère. » C'était le 36 de la rue de Vieux-Mesnil, à Boussières-sur-Sambre. Un pavillon mignon. En briques rouges. Il n'en reste rien. Comme si un bulldozer était passé par là. « Ma mère a voulu fermer le volet. La fenêtre a explosé. Elle a été projetée contre le mur. » Son mari a eu un peu moins de chance. Tout s'est écroulé sur lui. Bloqué sous les gravats, dégagé par la famille et un voisin, il s'en tire avec une triple fracture ouverte au pied. Douloureuse, certes. Mais miraculeuse tant il ne reste rien de cette maison construite il y a trois années par la famille Poulet. « Je crois qu'ils vont partir, changer d'air », estime le fils, revenu de Bretagne dans la nuit.

Le pignon sur la petite

Tout à côté, Éric Sprimont raconte peu ou prou cette même scène. Si violente. Si imprévisible. Une famille tout juste au lit. « On a vu l'orage arriver (...) Ça a frappé dans le volet. » Et puis ce plafond qui s'envole, ses débris qui retombent. La grande fille qui bondit du lit. La petite de cinq ans qui voit le pignon lui tomber dessus. « Elle avait des parpaings sur le dos. Je les lui ai enlevés.

 » Le papa espérait être rassuré par le scanner que devait faire sa fille peu après que nous l'avons rencontré.

On suit des yeux le couloir emprunté par la tornade derrière les maisons dévastées. Du maïs couché, des hectares d'arbres du bois du Fayt la cime à leur pied. Puis des maisons, de nombreuses maisons. Avec leurs victimes.

Et souvent ces mêmes histoires de toitures envolées. Comme celle du Maubeugeois André Desmarest. « J'étais au lit. Je me suis retrouvé mouillé.

Je me suis dit, c'est pas grave, je poserai un joint de silicone au vélux. En fait, quand je me suis levé, j'ai vu ça... Je n'avais plus de toiture.

 » À Neuf-Mesnil, Michel Dupret raconte : « Ça coulait, ça coulait. J'ai ouvert la porte donnant accès au grenier. On voyait le ciel.

 » Et tous en tête ces éclairs sans tonnerre. Illuminant un ciel en colère. Comme en plein jour. Comme pour mieux donner à voir de ce cauchemar. •



05/08/2008
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