La
maison de Claudie et Jean Duret a été abattue jeudi matin. Le couple,
qui a tout perdu, fonde ses espoirs sur la future habitation qui sera
construite sur les ruines.
C'est son mari qui nous le dit : Claudie Duret a beaucoup pleuré mercredi soir, veille de la destruction de sa maison. « Mon épouse est originaire du quartier, elle en a pris un rude coup dans le baba »
confie jean. Ces deux-là vivaient depuis 18 ans au 49, rue
Fernand-Rousselle, la dernière maison avant le collège Ronsard. Jean
avait refait tout l'intérieur, parle encore de la cuisine équipée qu'il
avait montée pour sa femme ou du chauffage central « qui allait fonctionner pour la deuxième année ».
Jean est un ancien chauffagiste. Le soir du 3 août, en quelques
minutes, ils ont failli mourir et ont perdu tous leurs biens : « La miraculée, c'est ma voiture, sourit Jean, elle était dans mon garage. » Il y a aussi un chauffage d'appoint, quelques meubles et... c'est tout. Ces biens « miraculés » trônent aujourd'hui dans leur bungalow, de la fenêtre duquel ils voient les ruines de leur ancienne habitation.
Les Duret ont bien pensé à abandonner la région. Ils sont allés
jusqu'à Narbonne pour trouver une nouvelle maison, mais ils ont « bien réfléchi comme il faut »
et se sont vite rendus compte qu'ils ne pourraient pas vivre loin de
leurs enfants et petits-enfants. Alors ils reconstruiront là, sur les
ruines.
« Je vais avoir une plus belle maison, annonce Jean en montrant les plans, mais espérons qu'on sera heureux dans celle-là comme on l'a été dans l'autre. »
Une maison de plain pied d'une surface avoisinant les 100 m² dont le
permis de construire sera déposé sous peu. Grâce à leur abnégation : « À plusieurs reprises, on m'a dit : "Mais M. Duret, vous voulez mettre la charrue avant les boeufs". J'ai dit : "Oui, mais M. Duret, c'est un taureau". J'ai boosté le truc. »
Les fondations pourraient commencer dès février et Jean a prévu
d'acheter un chalet de jardin de 4 m² qu'il plantera sur le chantier
histoire de surveiller l'avancement des travaux... Le couple imagine
avec envie cette « vie d'après », Jean voit déjà sa femme « donner des boules de graisse à ses oiseaux, ses mésanges ».
« Par contre, mes écureuils, je ne les verrai plus, commente Claudie ,
il n'y a plus d'arbres. » Ils espèrent investir leur maison à l'hiver
2009, et comptent bien réunir toute leur famille pour les fêtes.
En attendant, la semaine prochaine, ils fêteront Noël rien
qu'à deux, dans leur bungalow. Jeudi matin, dans les décombres déblayés
par les ouvriers, Claudie et Jean ont vu passer, en plus « du buffet de notre mariage », « un grand carton », que Claudie a reconnu. Celui qui contenait toutes les décorations de Noël.