Témoignage : « Marre d'attendre, j'ai abattu mon pignon »
Il appelle ça le triangle des Bermudes : « Moi, l'assurance et la mairie. Ils discutent dans leur coin et nous, on ne sait rien. »
Gérald Tondeur n'est pas homme à attendre. Chef d'entreprise, homme d'action, il s'impatiente. Il avait l'une des plus belles maisons du quartier le plus sinistré d'Hautmont, pris « dans le coeur de la tornade. » Un pavillon qu'il avait construit lui-même. « En béton armé. » Heureusement, le soir du drame, il n'était pas chez lui. « À un quart d'heure près, je ne serais pas là pour vous raconter tout ça. » « Tout ça », c'est son courroux. L'étage de sa maison a été dévasté et menaçait de s'effondrer. « J'en avais marre d'attendre une décision de l'assurance, alors j'ai abattu mon pignon moi-même. » Avec ses ouvriers, ses amis. Il a déblayé lui-même. « À mes frais. Ça va parce que j'ai les moyens. » Il possédait aussi un véritable parc d'attractions dont il faisait profiter les enfants, chaque année au moment de Noël. Il y en avaitpour100 000 euros, « C'est pas couvert, mais mon assureur m'a promis un chèque de 40 000 euros. » Il peste malgré tout contre lui : « Au début, c'étaient des promesses la main sur le coeur, on voulait même me payer les arbres de mon jardin. Depuis, on a de moins en moins de nouvelles. Je ne sais pas ce qu'on va faire de ma maison. Un expert a vu des énormes fissures au sous-sol mais me dit que ça ne va plus bouger.
Comme par hasard. » Sans information concrète sur le devenir de son habitation, Gérald Tondeur a d'autant plus l'impression de « vivre au jour le jour ». « En plus, mon entreprise est juste à côté. Je veux savoir. Vite. Qu'ils se décident. Sinon, je vais la reconstruire moi-même, on verra bien ce qu'on me dira. »
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