Obligés
à déménager après la tornade, les pensionnaires de la maison de
retraite devraient tous rentrés au bercail mi-février. Mais à
Ferrière-la-Grande, le directeur et les familles sont inquiets des
conditions du retour.
Le
3 août, la tornade a abîmé les bâtiments de la maison de retraite de
l'hôpital d'Hautmont. Soixante-dix-neuf pensionnaires, « des chambres sous toiture »,
ont dû être relogés. Une grande majorité a été accueillie à
Ferrière-la-Grande. Si elle devait ouvrir le 1e r septembre, la
direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) a
réquisitionné la maison de retraite ferriéroise le 12 août, ouverte le
lendemain. D'autres pensionnaires ont été répartis dans sept
établissements du secteur. « Il y a eu une très grande solidarité entre établissements », expliquent le directeur d'Hautmont, Claude Dendooven, et Chantal Tisserand, cadre de santé.
Installation dans des préfabriqués ?
Depuis, certains ont retrouvé leur chambre : «
Vingt personnes ont rapidement été rapatriées, les plus fragiles, en
septembre. D'autres sont rentrées le 16 décembre. Il reste vingt-huit
personnes à Ferrière et quatre dans d'autres établissements »,
poursuit Mme Tisserand. L'objectif : leur retour à la mi-février. Mais
à Ferrière justement, les familles s'inquiètent. Selon le directeur
Vincent Delauney, « ce qui se confirme est le recours à la
location de préfabriqués livrés d'ici quelques jours et installés sur
les pelouses. Les familles sont mécontentes. Nous ne voulons
pas créer la polémique pour garder les pensionnaires plus longtemps.
Nous sommes une boîte privée mais avec la même mission que le public :
prendre soin des personnes qui nous sont confiées et là on s'inquiète
pour elles.
» Et le directeur poursuit : « Nous sommes aussi inquiets
des conditions d'accueil dans un premier étage relativement vétuste
alors que les travaux n'ont pas commencé. Les personnes ont déjà vécu
la tornade et le transfert, le traumatisme est là. Il ne faut pas en
rajouter. Parmi les résidants partis le 16 décembre, un tiers était en
larmes... »
Utiliser tout le « potentiel »
En réponse, Cl. Dendooven se veut très rassurant et avance une tout autre argumentation : « Toute la capacité d'accueil sera utilisée, nous utiliserons tout le potentiel de capacité de l'établissement. »
Grâce selon lui à quelques réparations moindres déjà réalisées. La
passerelle reste toujours inutilisable mais les bureaux des
administratifs vont s'installer dans un logement inutilisé. Le centre
médicopsychologique déménage également en fin de semaine pour retourner
dans ses locaux. Les chambres du rez-de-chaussée retrouvent donc leur
usage premier.
Et le retour sera « personnalisé ». Chantal Tisserand suit de près ces transferts : «
Nous avons eu le souci constant de réintégrer les personnes. En
attendant, nous avons mis en place un accompagnement psychologique avec
des personnels d'Hautmont détachés dans les autres établissements pour
diminuer le traumatisme. Et beaucoup de pensionnaires souhaitent retrouver leurs habitudes... On leur a demandé leur choix : Ferrière-la-Grande ou revenir. » Pour le directeur, l'accueil a été irréprochable : « Ferrière-la-Grande nous a permis un hébergement provisoire et de qualité. »
Mais l'heure a sonné. Et si des pensionnaires voulaient rester à
Ferrière, le directeur veut juste que les choses soient claires : «
Les familles sont bien informées des nouveaux tarifs, il faut qu'elles
choisissent en connaissance de cause alors que les conditions étaient
clairement définies au départ. » La maison de retraite à Hautmont
est publique celle de Ferrière, un établissement privé. La DDASS a
donné son accord et l'État règle depuis août la différence de tarif
d'accueil, les familles n'ont rien eu à débourser.
Le retour est bel et bien programmé à Hautmont. Même si «
les gros travaux sous toiture nécessitent des appels d'offres et une
procédure de marchés publics. L'architecte prévoit la fin des travaux
fin juin pour l'ensemble des réparations », explique le directeur. Ce sont plus d'un million d'euros de travaux prévus.