La
première maison touchée par la tornade le 3 août se trouve à
Pont-sur-Sambre. Or, le jeune couple qui venait de l'acheter n'a pas
été indemnisé au même titre que les autres victimes, pour habiter une
commune qui n'a pas été classée en zone de catastrophe naturelle... PAR
RUFUS DE RIDDER
rderidder@lavoixdunord.fr
Laure et David la cherchaient depuis cinq ans, cette maison avec
garage, près d'Aulnoye. En 2008, ils la trouvent, puis l'achètent, le
24 juillet.
Dix jours plus tard, dans un champ de maïs tout proche, une tornade
voit le jour. Elle visite la maison du jeune couple (qui n'y habite pas
encore), puis le cimetière de Pont, avant de se diriger vers
Boussières... Le lendemain, quand David et Laure arrivent avec leurs
deux enfants pour « faire un peu de peinture » dans leur
nouvelle habitation, c'est le choc. La grange est détruite une cheminée
s'est effondrée sur le toit de la maison, au niveau de la cuisine.
Laure se rappellera encore longtemps de la phrase que prononce alors sa
fille de trois ans : « Pourquoi la maison elle est cassée maman ? ».
Pour Laure c'était « la crise de nerfs d'abord, puis la
dépression à partir de ce moment-là, j'essaie de voir tous les
documentaires, tous les films... sur les tornades pour comprendre ce
qui s'est passé ce soir-là. » Son fils Robin, deux ans, est lui aussi fortement perturbé par les événements. Et suivi psychologiquement. « Il n'y a que le temps pour effacer ces images les dégâts, tous ces arbres cassés juste à côté de la maison... », résume David.
Bien évidemment, pour atténuer la douleur des sinistrés de
Pont, une reconstruction rapide de la maison s'impose. Mais, si la
petite famille semble répondre aux critères requis pour bénéficier des
aides aux sinistrés de cette tornade officiellement déclarée
catastrophe naturelle, il n'en est rien ! « Vous habitez où ? Pont-sur-Sambre ? Ah non, vous n'êtes pas en zone sinistrée. » Voilà la réponse réservée au couple quand il se renseigne un peu partout pour avoir de l'aide. « On a écrit au préfet et frappé à de nombreuses portes pour faire avancer les choses », résument David et Laure.
Plusieurs élus et associations ont promis de s'occuper de leur
dossier quelques aides ont été attribuées. Mais l'aide la plus
importante et qui devrait permettre la remise en état de leur maison
n'est pas au rendez-vous. Pont n'a pas eu, comme les communes
« officiellement sinistrées », d'enveloppe de l'association des Maires.