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au passage de la tornade, deux des trois familles maubeugeoises
relogées dans des mobile homes (boulevard de Jeumont) s'estiment
délaissées par la municipalité. Rémi Pauvros nie et s'en explique.
Renée
Koralewski passe ses doigts sur les marches en bois de son bungalow,
volatilisées sous la neige. La dame de 90 ans veut s'assurer qu'elle ne
va pas glisser, avec tout ce verglas. Il n'y a pas si longtemps, elle a
failli tomber, alors elle prend ses précautions. Nathalie Tenret, sa
voisine du bungalow 50, a eu moins de chance puisqu'en septembre, une
chute malencontreuse sur le pas de sa porte lui a valu une opération du
péroné. « À ce moment-là, on n'avait pas de rampe à l'entrée », maugrée-t-elle.
Deux des trois familles maubeugeoises relogées (1) ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de la municipalité : « On ne voit personne », résume Christophe Suel, qui vit avec Renée, sa grand-mère. Exceptée Jacqueline Bard, la semaine dernière : « On a très apprécié sa visite », reconnaît Mme Tenret, Rémi Pauvros ? « Il ne voit que (le sort de)ses arbres », dit Renée. L'intéressé répond : « C'est vrai que je ne suis pas allé la voir sur place dans son mobile home, mais j'ai vu son petit-fils avant. » Cette semaine, les services municipaux sont venus sabler devant les bungalows : « C'est depuis le passage de Mme Bard, Avant on n'a jamais rien eu », insiste Nathalie Tenret, très remontée contre le maire, à qui elle reproche de ne pas l'avoir suivie. « Je connais très bien Mme Tenret , assure l'élu. Mon adjoint, Robert Galand, a aussi passé énormément de temps avec elle. »
Lorsqu'ils voient la municipalité hautmontoise distribuer - avec
l'argent des dons - des ordinateurs portables, de l'électroménager et
des écrans télé, les relogés maubeugeois ne peuvent s'empêcher de
comparer : « A Hautmont, ils sont bien dépannés. Mais pour nous, c'est "démerdez-vous" » dit Nathalie Tenret. Sa télé, Renée l'a payée « deux cent et quelques euros » : « A mon âge, que voulez-vous que je fasse l'après-midi ? » « Je n'ai pas reçu de demande particulière de leur part concernant l'électroménager », se défend Rémi Pauvros, qui promet de prendre ces réflexions en compte.
À Maubeuge, qu'en est-il de la répartition des dons ? « Mi-décembre »,
le trésor public a viré 2 000 E d'aides sur le compte des sinistrés,
indique le maire. Il rejette la comparaison avec Hautmont : « C'est
différent. On a beaucoup plus de sinistres qu'eux (1 800). Nous
essayons de faire au mieux, on a déjà relogé près de 300 personnes
sinistrées (dont quelques familles d'Hautmont).
» Selon lui à Maubeuge, les personnes dans les bungalows ne sont pas représentatives des relogés de la commune : «
On a choisi d'utiliser le parc d'habitat social. Les autres communes
n'ont pas pu reloger directement les personnes sinistrées parce
qu'elles manquaient de logements vacants. »