Tornade Hautmont

Il allait entamer sa douzième intervention, depuis dimanche, sur un toit endommagé par la tornade qui a ravagé Hautmont. C'est en traversant le centre-ville que Jean-Paul Angot, artisan couvreur de 38 ans originaire de Rousies, a vu un épais nuage de fumée s'échapper de la rue Victor-Hugo, proche des quartiers dévastés. Un incendie, sans doute créé par un court-circuit, avait fait se réfugier dans les combles d'une habitation une femme d'une quarantaine d'années et cinq enfants de 4 à 12 ans. Alors que les sapeurs-pompiers étaient en route, le couvreur a posé son échelle contre la maison et s'est lancé au secours des victimes. Rejoint par un soldat du feu, l'homme a aidé les Hautmontois à sortir par un vasistas, le groupe se réfugiant sur le toit. À l'aide d'échelles de pompiers, la maman, légèrement intoxiquée par les fumées, ainsi que les enfants ont pu être évacués, avant d'être emmenés à l'hôpital de Maubeuge. De retour sur le plancher des vaches, Jean-Paul Angot a attendu de pouvoir repartir au travail au volant de sa camionnette. Peu à l'aise dans le costume de héros que lui faisaient porter témoins et policiers : «  Faut pas que ça prenne trop d'ampleur avec la catastrophe naturelle pas loin... »

Après être redescendu sur le plancher des vaches, Jean-Paul Angot a rejoint son fils pour se remettre de ses émotions et attendre de... se remettre au travail.

«  Beaucoup de monde aurait fait la même chose à ma place ». Rien n'est moins sûr. Jean-Paul Angot, 38 ans, se trouvait par hasard sur les lieux de l'incendie quelques minutes avant les sapeurs-pompiers. Et il avait son échelle, ses outils. Il s'est donc lancé à l'assaut de la façade pour aider des enfants à sortir de leur maison en feu. Un sapeur-pompier est venu lui prêter main-forte.

Le couvreur de Rousies était sur le chemin d'une intervention dans la rue Joffre à Hautmont, la douzième depuis le passage de la tornade, dimanche. Autant dire qu'il croise beaucoup de personnes en détresse : «  Il y a des gens qui ne sont pas assurés, qui ne pouvaient pas se le permettre. Il y en a aussi qui protestent contre les franchises que leurs assureurs leur font payer... » Les policiers présents ont mis en avant son acte héroïque. La municipalité d'Hautmont a pris ses coordonnées. Mais M. Angot ne cherche pas les honneurs : «  il y a quand même eu une catastrophe pas loin », dit-il. Avant de repartir discrètement au travail au volant de sa camionnette.